Un test in vitro sur des larves d’abeilles évalue la toxicité des pesticides - La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007

Insectes pollinisateurs et recherches de l’Inra

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Nathalie Devos

Les insectes pollinisateurs, en particulier les abeilles, contribuent largement à la reproduction d’un grand nombre de plantes, cultivées ou non. Les préserver est donc nécessaire pour garantir la durabilité des systèmes de production agricole, ainsi que la biodiversité. Or, comme celui des antibiotiques en médecine, l’arsenal des insecticides est appelé à se renouveler sans cesse. De nouvelles familles de molécules permettent de s’attaquer à des souches d’insectes devenues résistantes aux produits plus anciens. L’évaluation des effets de ces nouvelles molécules fait l’objet d’exigences accrues de la part des instances chargées de l’homologation des pesticides, tant en France qu’en Europe. Pour répondre à la demande des experts, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont mis au point un test sur les larves d’abeilles dans des conditions qui permettent de contrôler l’exposition au pesticide. Il s’agit du premier essai de ce type. Il est établi avec un insecticide de référence, le diméthoate, qui présente une toxicité élevée pour l’abeille.

Le pesticide à tester est introduit en concentration connue dans le milieu nutritif

Les chercheurs ont élaboré une méthode standardisée d’élevage des larves in vitro, conçue pour être facilement transposable aux laboratoires agréés en charge de l’évaluation des pesticides.

En pratique, les larves prélevées dans une ruche sont élevées artificiellement dans une étuve. Placées dans des cupules en plastique qui imitent les alvéoles de la ruche, les larves reçoivent une alimentation à base de gelée royale, de sucres et d’extraits de levure. Elles flottent dans ce milieu nutritionnel semi-liquide et s’alimentent à leur rythme. Ce procédé d’alimentation permet aux larves se développer aussi bien que dans les conditions naturelles, où les ouvrières nourrices leur délivrent environ 1 300 petites prises alimentaires par jour. Dans la nature, les larves peuvent être exposées aux pesticides par l’ingestion de nectar de fleurs contaminées, mais les quantités ingérées ne peuvent alors pas être mesurées. In vitro, au contraire, le pesticide à tester est introduit en concentration connue dans le milieu nutritif. Comme les larves consomment chaque jour le contenu de leur cupule (environ 30 µl de milieu), la méthode développée par les chercheurs de l’Inra permet de déterminer la dose de pesticide ingérée.

Le produit peut être testé pendant les six à sept jours de la vie larvaire, avant le passage au stade nymphal. La mortalité est détectée par l’immobilité des larves, suivie d’une décomposition rapide, en une heure environ. Les larves sont en outre pesées avant la nymphose, ce qui permet de déceler tout retard de croissance et de développement.

Un autre avantage du test est la possibilité d’observer des effets différés sur les nymphes et sur les adultes. Certains produits peuvent en effet ne pas produire de conséquences immédiates, mais induire des mortalités tardives.

Un essai interlaboratoires est prévu en 2008 pour vérifier la robustesse du test

Le test in vitro sur les larves développé par les chercheurs de l’Inra permet donc d’établir, pour un produit donné, la dose à partir de laquelle il présente une toxicité après une exposition larvaire. Il a été accepté par la Commission des essais biologiques (CEB), habilitée au niveau national pour la validation des méthodes officielles de tests, en mars dernier. Il devient une étape incontournable pour l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché de toute nouvelle préparation phytopharmaceutique en France. L’essai sera ensuite proposé au niveau européen en 2008-2009. A cet effet, une dizaine de laboratoires français et européens, publics et privés, participeront l’an prochain à un essai interlaboratoires pour vérifier la robustesse de la méthode.

  • Source : Presse info Inra, 15/5/2007.

  • Pour plus de renseignements : Pierrick Aupinel (tél. : 05 46 68 30 02, pierrick.aupinel@magneraud.inra.fr), unité expérimentale « entomologie », département « santé des plantes et environnement », centre Inra de Poitou-Charentes.

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