La toxine botulique est à l’étude pour contrer l’hyperplasie bénigne de la prostate - La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007

Urologie. Pathologie prostatique

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

La toxine botulique de type A pourrait bientôt trouver une cible autre que les rides. En effet, des chercheurs américains(1) ont étudié les effets d’injections de cette toxine sur des prostates hyperplasiées. Les résultats montrent que les signes cliniques se sont améliorés chez 75 % des trente-sept hommes traités (moyenne d’âge de soixante-sept ans), qui présentaient tous des troubles liés à l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). Selon l’un des médecins responsables de ces travaux, la plupart des personnes atteintes d’HBP suivent habituellement un traitement qui peut ne pas fonctionner ou avoir des effets secondaires. « A contrario, la toxine botulique a montré son efficacité et son innocuité. Une simple injection [écho-guidée, Ndlr], qui prend cinq minutes lors d’une consultation, peut se révéler fructueuse pendant une année entière. Il s’agit d’une nouvelle voie prometteuse, qui se situe entre le traitement médical et chirurgical ».

Les chercheurs envisagent deux hypothèses pour expliquer le mode d’action de la neurotoxine. Pour l’un, elle conduirait à l’apoptose des cellules prostatiques. Pour l’autre, au contraire, la molécule ne diminuerait pas la taille de la prostate elle-même, mais le tonus musculaire de la glande, ce qui lève l’obstacle urétral et rend le flux urinaire plus aisé. Quel que soit le mécanisme impliqué, la toxine aurait des effets comparables aux α-bloquants, classiquement utilisés dans cette indication. Elle pourrait trouver son utilité en deuxième intention, lors d’échec thérapeutique, ou dans le cadre d’une urgence, et éviter ainsi le recours à la chirurgie. Des études plus approfondies restent à mener pour explorer l’indication de la toxine botulique dans le cadre de l’HBP.

  • (1) M.B. Chancellor et coll., résultats présentés lors du congrès annuel de l’American Urological Association, organisé du 19 au 24 mai 2007 à Anaheim (Californie, Etats-Unis).

Données épidémiologiques de l’HBP

L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) touche majoritairement les hommes âgés de plus de cinquante ans. Plus de la moitié des individus de plus de soixante ans en présentent une.

Ce taux atteint 80 % à quatre-vingts ans. Entre 40 et 50 % des personnes touchées expriment des symptômes.

V. C.
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