Un spray d’acéponate d’hydrocortisone révolutionne le traitement du prurit

Ils sont très utilisés en dermatologie pour lutter contre le prurit, mais ils n’ont pas une bonne réputation en termes d’effets secondaires. Ce sont les corticoïdes. Pourtant, Virbac a consacré un symposium européen à cette classe thérapeutique. Ce congrès de dermatologie vétérinaire, organisé à Nice le 11 mai dernier, a notamment permis de présenter un nouveau dermocorticoïde « révolutionnaire », Cortavance®. Il s’agit d’un spray dosé à 0,584 mg/ml d’acéponate d’hydrocortisone, approuvé par l’Agence européenne du médicament. Il est indiqué dans le « traitement symptomatique des dermites inflammatoires et prurigineuses » à raison de deux pulvérisations une fois par jour (sans massage) pendant sept jours, sur une surface cutanée de 10 cm². Le traitement peut être répété en cas de réapparition du prurit.

Dans la lutte contre le prurit, il devient donc possible de disposer de la puissante efficacité des corticoïdes, sans leurs effets secondaires ni les difficultés d’application des pommades ou des crèmes.

L’acéponate d’hydrocortisone est un dermocorticoïde de la classe des diesters, développée en dermatologie humaine dans les années 90. L’acéponate est en effet l’abréviation d’une estérification de l’hydrocortisone en C17 par le propionate et en C21 par l’acétate. L’hydrocortisone est le composé de synthèse identique à l’hormone naturelle, le cortisol. Le diester (acéponate) assure une « pénétration cutanée élevée avec une faible biodisponibilité plasmatique, donc un faible passage dans l’organisme. L’indice thérapeutique est élevé, avec des effets secondaires réduits », indique le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP). Il souligne d’ailleurs que ce spray ne présente « aucun effet indésirable ».

L’acéponate pénètre dans l’épiderme à une profondeur de 0,20 à 0,25 mm

L’acéponate présente en effet une forte lipophilie qui lui permet de pénétrer dans l’épiderme à une profondeur moyenne de 0,20 à 0,25 mm, mais sans atteindre le derme ni le sang. Dans l’épiderme, des estérases permettent dans un premier temps de former le 17-propionate d’hydrocortisone, le métabolite qui présente la plus forte activité au niveau des récepteurs cellulaires des kératinocytes. Seule une fraction, de l’ordre de 0,2 % d’acéponate, est retrouvée dans la circulation sanguine. De nombreuses études cliniques, expérimentales et sur le terrain, ont validé l’efficacité et la tolérance du nouveau médicament. La plus étonnante est peut-être la confirmation de la dose sur un modèle expérimental validé de dermatite allergique par piqûres de puces (Dapp) provoquée. Avec ou sans antiparasitaire associé, le spray réduit rapidement le nombre et la durée des épisodes prurigineux, donc le score lésionnel cutané. Bien entendu, ce dermocorticoïde est à associer à un antiparasitaire externe (APE) lors de Dapp ou à un anti-infectieux en cas de pyodermite.

Emmanuel Bensignor, président du Groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie (Gedac-Afvac), rapporte aussi avoir utilisé ce produit avec succès chez les chats dans des cas de granulome éosinophilique et de dermatite auto-immune…