Les dermocorticoïdes élargissent le choix thérapeutique des praticiens - La Semaine Vétérinaire n° 1270 du 19/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1270 du 19/05/2007

Dermatologie. Rencontre internationale à Nice

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

Plus de 130 participants et experts étaient réunis à l’International derm symposium organisé le 11 mai.

L’application des dermocorticoïdes dans les troubles cutanés a été mise en exergue à l’occasion de la rencontre organisée par Virbac à Nice. Leur utilisation dans diverses situations en médecine vétérinaire, mais aussi humaine, a été abordée. Ce thème accompagnait la mise sur le marché par le laboratoire de Cortavance® (un diester d’hydrocortisone). La corticothérapie, par voie générale ou topique, soulève en effet des interrogations. Notre confrère Thierry Olivry (université de Raleigh, Etats-Unis) a ainsi évoqué les risques d’effets secondaires : atrophie de la peau, comédons, syndrome de Cushing, etc. Des essais menés avec de la triamcinolone en application locale pendant quatre semaines chez 83 chiens atteints de dermatite atopique et 20 autres souffrant de prurit allergique mettent en évidence des effets secondaires chez 10 % des sujets. « Cela constitue une limite à l’emploi des corticostéroïdes chez le chien, » a-t-il souligné. « Nous recherchons donc un effet similaire ou meilleur, mais avec des effets secondaires moindres. » Thomas Bieber, médecin à l’université de Bonn (Allemagne), a abordé l’efficacité des corticostéroïdes, surtout dans les phases aiguës. Il classe les molécules selon quatre catégories, depuis le corticoïde “classique” jusqu’au plus “puissant”. Il insiste par ailleurs sur l’importance de l’excipient : en phase aiguë, Thomas Bieber utilise préférentiellement une lotion ou un spray, alors qu’il a recours à une crème pour les formes subaiguës et à une pommade pour les lésions chroniques. La résorption dépend en outre de la localisation des lésions. « Il convient d’être vigilant au niveau des lésions génitales et de la muqueuse buccale, où elle est élevée. A l’opposé, elle est seulement de 0,1 % au niveau des mains. »

Les diesters n’entraînent pas d’effets secondaires

Les effets secondaires d’une corticothérapie locale chez l’homme incluent l’atrophie de la peau, l’hypopigmentation, la dermatite périorale, la télangiectasie et une susceptibilité cutanée aux infections. Cette colonisation microbienne peut s’expliquer par un changement de l’environnement de la peau. En situation normale, les kératinocytes produisent des interleukines (IL-4, IL-10 et IL-13) pour neutraliser la colonisation.

Le traitement local peut bloquer ce processus, favorisant ainsi le développement des staphylocoques. « Avec les diesters, nouvelle classe de dermocorticoïdes locaux, nous ne rencontrons pas ces effets secondaires, même en cas d’utilisation durant plusieurs semaines », remarque Thomas Bieber, qui estime que les vétérinaires n’emploient pas suffisamment les corticoïdes en application locale. « Ce nouveau produit [Cortarance®] est une opportunité », estime-t-il, de même que les autres intervenants. Les effets des glucocorticoïdes peuvent être évalués grâce à des tests avec marquage radioactif, afin d’estimer leur action et leur pouvoir de pénétration, a expliqué Christophe Rème (Virbac). Ils montrent notamment que « les diesters entrent rapidement au niveau du stratum corneum ».

L’information aux patients est indispensable lors d’affection cutanée

Ce type d’information mérite d’être communiqué, de façon vulgarisée, aux patients. Car, comme l’a souligné Thomas Bieber, 90 % d’entre eux jugent ne pas être suffisamment informés sur la maladie dermatologique dont ils sont atteints, par exemple la dermatite atopique. Selon lui, il convient de prendre le temps d’expliquer l’affection, d’être clair dans les renseignements fournis, et ferme dans les conseils.

« Les soins de la peau sont importants et constituent une part intégrante de la thérapie », insisté Thomas Bieber. Christophe Rémi a aussi souligné que les shampooings peuvent être poursuivis parallèlement au traitement, car ils enlèvent le sébum, mais n’interfèrent pas avec l’action des diesters.

Lors de cette rencontre, plusieurs spécialistes ont par ailleurs présenté leurs essais positifs d’utilisation de l’acéponate d’hydrocortisone, notamment Tim Nuttal (faculté vétérinaire, université de Liverpool) qui l’a employé dans des cas de dermatite atopique, Sharon Bryden (université vétérinaire de Murdock, Australie) qui l’a mis en œuvre en présence de prurit chez des chiens atopiques, Heidi Schroeder (Wilow ParkVeterinary Hospital, Prétoria) qui l’a utilisé lors de dermites, ou encore Emmanuel Bensignor, consultant en dermatologie.

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