Face à l’attitude de certains clients et pharmaciens, doit-on s’entêter à appliquer la loi sans soutien des pouvoirs publics ?

Jeune diplômé, je souhaite vous faire part d’un échange houleux avec une cliente. Il me semblait que toute délivrance de médicament devait être précédée d’une prescription. Or, la semaine dernière, une propriétaire se présente au comptoir et demande que lui soit délivré un quinolone sous forme de comprimés, sa chienne souffrant soi-disant d’une cystite.

Devant notre refus, elle s’emporte et accepte mal que nous devions examiner son animal avant toute délivrance éventuelle d’un traitement antibiotique. Elle continue de soutenir que la chienne a une cystite et que notre seul but, en refusant de lui donner directement le médicament, est de lui “extorquer” le prix d’une consultation. A la suite de ce charmant entretien, elle se rend à la pharmacie voisine, où l’antibiotique est commandé et remis à la cliente le lendemain.

Elle ne manque pas de venir nous voir plus tard pour nous informer de la brillante délivrance du pharmacien, tout en nous gratifiant de quelques mots doux.

Cet épisode m’amène à me poser plusieurs questions. Tout d’abord, faut-il cesser de réaliser des gardes de nuit et de week-end pour nous consacrer totalement à la délivrance de médicaments, bien plus lucrative, puisque de toute façon, si nous la refusons lorsqu’elle n’est pas associée à une consultation, nos camarades pharmaciens s’en chargent ?

Devons-vous renvoyer de tels clients chez leur pharmacien quand ils se présentent la nuit pour un cas de torsion d’estomac, d’intoxication ou toute autre urgence ?

Faut-il s’entêter à appliquer la loi sans être soutenu par les pouvoirs publics ? Quel comportement adopter face à certains pharmaciens qui, soumis à la même réglementation que nous, passent outre sans être inquiétés par nos dirigeants ?