L’alliance thérapeutique est la clé d’une bonne observance

Dans tous les domaines de la médecine, et celui du comportement ne fait pas exception, l’observance du traitement est la condition sine qua non de la guérison. Les facteurs dont elle dépend sont multiples et incluent à la fois le propriétaire, la maladie et les caractéristiques du traitement. Les éléments liés au propriétaire sont difficiles à évaluer. Par exemple, les hommes semblent assurer une meilleure observance que les femmes. La connaissance de la maladie (évolution et pronostic) est en outre un facteur favorisant.

Les caractéristiques de la maladie jouent un rôle également. Ainsi, un traitement court est davantage suivi qu’un long, traiter un chat agressif est difficile, administrer des psychotropes à un chien hypersensible/hyperactif est au contraire valorisant et encourageant, etc. Le traitement doit être adapté et faisable techniquement (présentation et rythme d’administration). Il faut aussi que les propriétaires comprennent son utilité. Il est ainsi important que les praticiens expliquent les effets attendus, le délai d’action, les interactions avec d’autres médicaments, les effets secondaires éventuels. Le coût du traitement ne semble avoir qu’un impact mineur sur l’observance en médecine comportementale.

Les caractéristiques du thérapeute sont également primordiales dans le suivi du traitement. Pour obtenir l’adhésion des propriétaires, il convient d’avoir confiance en soi et ne pas prescrire « un petit traitement » qui ne peut que donner « de petits résultats ». Ce genre de propos traduit finalement la réticence du vétérinaire à prescrire un psychotrope. Les termes « je pense que » ou « d’accord ? » sont à proscrire. Dans le cadre de l’instauration d’une thérapie comportementale, l’empathie, c’est-à-dire la capacité du praticien à se mettre à la place du client, prend toute son importance.

L’adhésion du client au traitement assure son suivi

L’alliance thérapeutique est la clé d’une bonne observance. Pour la réaliser, des outils sont à la disposition des confrères et des consœurs. Instaurer un climat de confiance et de sécurité avec le propriétaire est essentiel. Lors de la prise de rendez-vous, il convient d’expliquer le déroulement de la consultation et son coût. Pour cela, le langage doit être adapté à l’interlocuteur, à ses canaux de communication et à son état émotionnel, tout en évitant les préjugés de connaissances (par exemple quand le propriétaire est médecin ou psychiatre) ou de non-connaissances que pourrait avoir le client. Une attitude de soutien, des phrases d’encouragement et qui montrent de l’intérêt favorisent bien évidemment l’alliance thérapeutique.

La prescription doit obtenir un consentement éclairé du propriétaire

Avant de prescrire, il est nécessaire d’identifier les demandes du client, de les reformuler et de les hiérarchiser. Il convient aussi de repérer les ressources du système (âge, mode de vie, obstacles socio-économiques, niveau de compréhension), le degré de motivation, et de s’assurer que le propriétaire est prêt à s’investir dans des objectifs raisonnables. La prescription est alors l’aboutissement des explications et donne lieu à la rédaction d’une ordonnance. Elle précise le nombre de prises et la durée du traitement, ainsi que les précautions d’emploi. Les tâches qui reviennent au propriétaire doivent être en nombre raisonnable, simples et hiérarchisées. Après la prescription, il peut être utile que le client relise lui-même l’ordonnance pour s’assurer de sa bonne compréhension. Envoyer un compte rendu de la visite comportementale est également envisageable.

Les consultations comportementales nécessitent en général un suivi. Il faut donc pouvoir prévoir le rythme des rendez-vous futurs, physiques ou téléphoniques. Cela permet de maintenir la motivation, de renforcer les acquis, de prescrire de nouveaux objectifs et de prévoir la date d’arrêt.