Utilisez-vous, pour vos urgences, le service vétérinaire à domicile ?

Ce système améliore notre qualité de vie

Félix Sarda exerce en canine pure à Saint-Cyr-sur-Mer (Var) depuis environ quinze ans, et nous sommes associés depuis presque sept ans. Au départ, mon confrère assurait toutes ses gardes lui-même. Puis un système de gardes régionalisé a été créé et a permis de fermer la clinique le soir et le week-end. Depuis septembre, Vetoadom (urgence vétérinaire à domicile) s’est installé à La Ciotat. Le choix exclusif de ce service provient principalement d’une demande de la clientèle d’un service “de proximité”. En effet, les clients supportent assez mal de devoir parcourir de grandes distances pour une urgence. Depuis sa création, nous transférons la ligne de la clinique sur Vetoadom le soir à 20 h jusqu’au matin 9 h, ainsi que le week-end. Nous travaillons en étroite collaboration avec les vétérinaires du service. Ainsi, nous les prévenons pour les cas importants déjà suivis à la clinique et ils nous contactent lorsqu’une hospitalisation est impérative. Le retour de l’information a lieu en général le dimanche soir pour les visites effectuées le week-end et chaque matin pour celles de la nuit précédente. Nous sommes satisfaits des comptes rendus réalisés et du travail accompli. Une relation de confiance et de complémentarité s’est d’ailleurs installée. Pour l’instant, le retour des clients est positif. Le service proposé par Vetoadom nous garantit en outre un total respect du Code de déontologie, car les clients sont systématiquement invités à reprendre contact avec leur vétérinaire habituel dès la réouverture du cabinet. Globalement, ce système améliore notre qualité de vie, et nous permet aussi d’être plus disponibles dans la journée, car mieux reposés. Ce type de service est probablement amené à se généraliser dans les zones urbaines de grande importance. Il apporte un “plus” dans l’organisation du travail et améliore le confort de vie des praticiens qui aspirent à davantage de loisirs.

En cas d’hospitalisation, ce service est insuffisant

Nous n’utilisons pas le système des urgences vétérinaires à domicile. En effet, la clinique reste ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les gardes sont assurées par un docteur vétérinaire assisté d’un étudiant non diplômé. Il y a ainsi toujours quelqu’un à la clinique capable d’assurer des soins réguliers à un animal hospitalisé et à même d’accueillir un propriétaire et son animal, quelle que soit l’heure de la nuit ou du week-end. La surveillance des animaux et le traitement des urgences est un “plus” pour la clientèle, ravie de savoir qu’elle peut compter sur nous en cas de coup dur.

Si, pour une urgence, l’hospitalisation n’est pas toujours nécessaire, elle est parfois impérative. Le service à domicile est alors insuffisant et peut entraîner une perte de temps.

Le propriétaire préfère avoir un seul interlocuteur

Installés depuis peu, nous assurons nos gardes nous-mêmes. Financièrement, il nous est difficile de rémunérer un vétérinaire pour cette tâche. Exceptionnellement, la garde de nuit ou de week-end est déléguée à deux internes de l’ENVA. Les propriétaires nous confirment souvent que cela les rassure d’avoir le même interlocuteur et de confier leur animal à une même structure. Ils savent que leur animal a un dossier médical chez nous et que toutes les informations nécessaires pour son traitement y sont inscrites. Certains de nos clients qui ont eu recours aux services des urgences vétérinaires à domicile n’en ont pas été satisfaits. Leurs remarques ne sont en général pas fondées, mais découlent d’un manque de confiance en un praticien qu’ils ne connaissent pas. Pour l’instant, je n’envisage pas de changer ma façon de travailler.

Seuls les tarifs suscitent des plaintes des clients

A la clinique, nous transférons les urgences vers un service à domicile en dehors des heures d’ouverture : entre 12 h et 14 h, le soir en semaine après 19 h et le week-end. Nous fonctionnons ainsi depuis environ trois ans, après qu’ils nous ont “démarchés”. En semaine, les membres du service à domicile peuvent nous joindre, mon associé ou moi-même, pour les urgences chirurgicales ou les hospitalisations.

Le week-end, nous alternons ces “astreintes” avec des confrères de la région qui transfèrent leurs urgences sur le même service.

Nous recevons un compte rendu par fax ou courriel pour les animaux vus à domicile dès le lendemain et assurons alors les suivis nécessaires. Nos relations avec nos collègues “nomades” sont bonnes.

Ce mode de fonctionnement autorise la prise en charge des cas qui ne peuvent attendre, en dehors des heures d’ouverture de la clinique, tout en préservant notre temps libre et notre vie privée. De fait, nous ne sommes mis à contribution que pour les “vraies” urgences.

Peu de clients se sont plaints de ce système. Lorsque c’est le cas, cela concerne la plupart du temps les tarifs, de toute façon plus élevés pour les urgences, qu’elles soient prises en charge à domicile ou dans un cabinet. C’est pour moi, actuellement, un bon compromis entre le service rendu au client et le respect du Code de déontologie et de ma vie personnelle. Bien entendu, cette approche des gardes nécessite la proximité d’une grande ville.