Ségolène Royal veut « ouvrir les métiers réglementés (des taxis aux vétérinaires) »

Faut-il y voir un dérapage de la communication ou un “copier-coller” du rapport Cahuc-Kramarz ? A lire l’hebdomadaire Le Point du 29 mars dernier, les vétérinaires ont du souci à se faire. Dans un entretien, Ségolène Royal reprend une idée pour le moins dramatique pour la profession vétérinaire. La candidate du Parti socialiste estime en effet, dans des idées clés sur l’emploi, que « si l’Etat ne peut pas tout faire, le marché régulé pourrait faire, lui, plus et mieux ». Elle poursuit en disant vouloir « renforcer notre spécialisation dans les secteurs à forte valeur ajoutée ; ouvrir les métiers réglementés (des taxis aux vétérinaires) ». Voilà donc que ressurgit le spectre du rapport Cahuc-Kramarz, qui concluait à la nécessité de déréglementer et, par conséquent, de supprimer les domaines réservés !

Les propositions du rapport Kramarz n’ont pas été retenues par le ministre de l’Emploi

Ce rapport avait été remis le 2 décembre 2004 au ministre de l’Economie et des Finances, ainsi qu’à celui de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale. Les vétérinaires y figuraient parmi « les professions protégées ». Les auteurs citaient également les chauffeurs de taxis, les coiffeurs, les experts-comptables, les notaires, les kinésithérapeutes, les hôteliers, etc.

Selon les rapporteurs, trois sortes de barrières devraient être levées : « D’abord le numerus clausus , qui concerne chauffeurs de taxis, vétérinaires ou kinésithérapeutes. » Ils envisageaient que la profession soit déréglementée et qu’il soit mis fin à une situation « de privilège ».

Notre confrère Gérard Larcher, ministre de l’Emploi, avait d’ailleurs signifié sa réprobation sur ce dossier lors des Rencontres nationales vétérinaires (RNV) de Pau, en octobre dernier, indiquant « qu’un livre de chevet est aussi fait pour s’endormir »…

Cet article du Point ravive donc des inquiétudes. S’il est parfois difficile de connaître les réelles motivations et les approches qui pourraient être celles des candidats à la présidentielle après le 6 mai prochain, Ségolène Royal, elle, annonce clairement ses intentions vis-à-vis de notre profession !