Michel Viso est en charge des programmes scientifiques relatifs à l’astrobiologie

Vétérinaire spationaute, spécialiste des consultations en apesanteur et en nouveaux animaux extraterrestres. » Une telle plaque de praticien relève-t-elle de la science fiction ? Peut-être pas. En effet, un confrère a déjà ouvert la voie de l’espace à la profession. Il s’agit de Michel Viso, sorti de l’école d’Alfort en 1975. Débutant sa carrière comme praticien remplaçant en zone rurale, une annonce va tout changer : le Centre national d’études spatiales (Cnes) recrute un vétérinaire pour des missions spatiales avec des animaux. Il se présente et passe avec succès les nombreux tests. Entré au Cnes, il y suit l’entraînement rigoureux des spationautes. Sa mission : s’occuper de singes rhésus qui doivent être embarqués sur les vols habités de la navette spatiale américaine en utilisant le Spacelab européen. Le but est d’étudier certaines fonctions et organes altérés par la micropesanteur – le système cardiovasculaire, les tissus de soutien, le système nerveux et les fonctions cognitives – afin, à terme, d’extrapoler les résultats pour l’homme. La mise au point de ces missions, préparées en partenariat avec les Américains, dure quatre ans, au terme desquels elles sont annulées, car trop complexes et trop chères. Les aléas du spatial !

Michel Viso ne volera donc pas, malgré son désir. Mais il participe ensuite à plusieurs missions scientifiques internationales relatives à l’étude de la reproduction des pleurodèles en microgravité. Les femelles de cette espèce présentent la particularité de stocker des spermatozoïdes qu’une injection hormonale permet de remobiliser, ce qui induit une fécondation différée. L’étude de la fécondation en microgravité devient alors possible, la phase d’accouplement ne pouvant avoir lieu dans les conditions du vol spatial. Actuellement, les missions spatiales embarquant des animaux sont devenues rares.

La mission de notre confrère est d’étudier la vie dans l’univers

Aujourd’hui, Michel Viso est chargé, au Cnes, des programmes scientifiques qui touchent l’exploration de l’univers et l’exobiologie. Cette discipline, aussi appelée astrobiologie, s’intéresse à l’étude de la vie dans l’univers. C’est ainsi que lors d’une conférence organisée conjointement par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les éditions Gallimard, le 27 mars dernier à Paris, Michel Viso a fait rêver les participants en expliquant sa participation à la grande aventure spatiale. Une façon d’ouvrir la porte des étoiles le temps d’une soirée⁽¹⁾.

• (1) Cette conférence devrait être éditée en DVD en fin d’année.