Une bonne gestion sanitaire est de rigueur lors de maladie infectieuse - La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007

Viroses félines

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Carole Ballin

Une réunion récente a notamment fait le point sur la calicivirose et la panleucopénie.

La calicivirose est responsable d’environ 40 % des cas de coryza, a notamment rappelé Marianne Fontaine lors d’une réunion organisée par l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) d’Ile-de-France(1). Durant cette rencontre, notre consœur a abordé quelques notions caractéristiques des principales viroses félines.

Le calicivirus est un cofacteur de la gingivo-stomatite chronique

Il existe un seul sérotype de calicivirus, mais de nombreux variants antigéniques. Des formes atypiques de calicivirose, dues à des souches hypervirulentes (souche FCV-Ari ou Kaos par exemple), sont apparues durant les dernières années aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France (neuf cas recensés). Les signes cliniques sont un œdème de la face et des pattes, des pétéchies cutanées et un taux de mortalité qui peut atteindre 50 % des individus.

La contamination s’effectue précocement, dès la naissance, par ingestion ou inhalation. Le virus se multiplie localement puis se répartit dans tout le corps. La multiplication locale dépend de la virulence et du type de la souche. Le portage asymptomatique est fréquent, surtout en collectivité. Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, une réactivation par le stress est observée.

L’expression clinique est particulièrement variée et regroupe les symptômes du coryza, les ulcères aigus, les pneumonies, les arthrites, des formes virulentes systémiques mortelles. La calicivirose est également un cofacteur de la gingivo-stomatite chronique. L’analyse sérologique et la technique PCR sont employées pour diagnostiquer l’affection, mais elles nécessitent quelques interprétations. Une analyse sérologique négative, par exemple, ne permet aucune conclusion. Les prélèvements pour la PCR, bon outil diagnostique, s’effectuent selon les symptômes. Une PCR positive à partir d’un prélèvement oculaire signifie que l’animal est excréteur et une négative confirme seulement qu’il n’est pas excréteur. Le traitement de la calicivirose est uniquement symptomatique et nécessite toujours une réduction du stress. De nombreux protocoles sont possibles pour les formes chroniques. Ainsi, lors de gingivo-stomatite chronique, une radiographie est effectuée pour évaluer la qualité des racines dentaires. Une exérèse dentaire assez sévère peut suivre si les dents sont lésées et/ou mobiles. Des antibiotiques de couverture, comme les tétracyclines, et des anti-inflammatoires sont administrés. Les protocoles varient et sont souvent validés par l’amélioration clinique observée chez le chat. Des interférons peuvent être donnés au début des symptômes et lorsque le virus est isolé. L’hyperimmunisation, c’est-à-dire l’administration répétée et rapprochée de doses vaccinales, n’est a priori pas justifiée. Si le système immunitaire du chat est compétent, la réponse à la vaccination est de bonne qualité. En revanche, la vaccination contre le calicivirus nécessite une primovaccination complète si les souches contenues dans deux vaccins successifs sont différentes sur le plan antigénique. Il est également important de tester les chats vis-à-vis de la leucose et du virus de l’immunodéficience féline (FIV), car le pronostic est assombri en cas de positivité.

La gestion sanitaire de la calicivirose en collectivité passe par l’allotement et par une vaccination raisonnée. En raison des récentes mutations, les souches immunodominantes actualisées sont à privilégier. Il convient d’éviter les vaccins vivants. La vaccination permet la réduction des symptômes et, parfois, de l’excrétion. En cas d’échec vaccinal, il faut s’interroger sur l’adéquation des souches vaccinales avec les souches de terrain.

La PCR sur écouvillon rectal détecte les porteurs passifs du parvovirus félin

La panleucopénie, contrairement aux idées reçues, n’a pas disparu et rassemble des formes cliniques variables. L’agent étiologique, le parvovirus félin, qui ne présente qu’un seul sérotype, est particulièrement résistant. Il possède un fort tropisme pour les cellules en mitose.

L’infection peut s’effectuer par ingestion ou directement in utero. Le virus se multiplie activement dans les cellules en division, ce qui explique les différences cliniques observées selon l’âge de l’animal. Les cellules infectées sont détruites. Chez le chaton, la panleucopénie peut provoquer une mort subite, une gastroentérite aiguë ou chronique, ou encore une ataxie cérébelleuse. En présence de cette dernière, l’animal peut parvenir à compenser. C’est pourquoi l’euthanasie doit être retardée au maximum. Un portage passif, par exemple au niveau des poils, est possible. Si l’analyse sérologique ne présente aucun intérêt pour le diagnostic, car de nombreux animaux ont été exposés sans pour autant développer de symptômes, la technique PCR est en revanche intéressante. Une PCR sur écouvillon rectal est utile pour le dépistage des porteurs passifs.

Le traitement est uniquement symptomatique. L’utilisation de l’interféron se justifie lorsque l’intervention a lieu dans les vingt-quatre premières heures. Ensuite, l’intérêt semble limité. Une bonne gestion sanitaire est essentielle. La réduction de la pression infectieuse dans l’environnement nécessite une action en deux temps. Le premier est une détersion pour retirer les matières organiques. Elle se fait par brossage avec un produit moussant puis rinçage à l’eau claire, ou avec un vaporisateur d’eau bouillante sous pression. Le deuxième temps repose sur l’application d’un produit virucide en respectant son mode d’emploi, après que les surfaces ont séché.

La vaccination permet une réduction des symptômes, mais pas de l’excrétion. Le protocole doit s’adapter spécifiquement à la situation. Les vaccins vivants, par exemple, ne sont jamais employés chez la chatte gestante. La problématique des anticorps maternels est similaire à celle de la parvovirose canine. En collectivité, lorsque le problème a été rencontré, un vaccin monovalent est administré aux chatons à l’âge de cinq, six et sept semaines. Ainsi, trois injections sont effectuées afin de “passer” les anticorps maternels.

  • (1) Organisée le 9/11/2006 sur le thème « Viroses félines ».

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