Pourquoi vous êtes-vous orientée vers le métier d’enseignant-chercheur ? - La Semaine Vétérinaire n° 1263 du 31/03/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1263 du 31/03/2007

Entre nous

FORUM

Une carrière trop peu attractive pour les jeunes

Frédérique Nguyen, maître de conférences à l’école de Nantes.

J’ai clairement choisi ce domaine d’activité pour l’enseignement, c’est-à-dire le plaisir de transmettre à de futurs vétérinaires la passion que j’éprouve vis-à-vis de l’anatomie pathologique, qui s’est révélée dès ma deuxième année d’études. A cette époque, je n’étais pas certaine de pouvoir enseigner un jour. Après mon cursus, tandis que j’effectuais mon DESV d’anatomie pathologique, j’ai saisi l’opportunité d’un poste vacant à l’école de Nantes et j’ai alors débuté en tant que maître de conférences contractuelle, sans avoir tous les diplômes requis.

La thèse universitaire représente un important investissement personnel. Je ne m’y serais sans doute pas engagée sans la certitude de devenir enseignante. J’ai eu la possibilité de la faire dans la même unité de recherche que celle où je suis aujourd’hui. C’est dans la perspective que cette plate-forme puisse un jour assurer des formations au niveau européen que j’ai également passé le diplôme du collège européen en pathologie vétérinaire. Si je pensais initialement que le métier d’enseignant-chercheur consistait surtout à enseigner, je ne peux plus l’imaginer aujourd’hui sans activité de recherche. Enseignement et recherche se partagent à parts égales 80 % de mon temps, les 20 % restants étant consacrés à des travaux de diagnostic au sein de notre laboratoire.

Dans le domaine de la recherche, le besoin en vétérinaires est important, mais j’en connais peu qui, au-delà de leur cursus, consacrent trois ou quatre années supplémentaires à la réalisation d’une thèse universitaire afin de devenir chercheur. Je ne suis pas certaine que la réforme de l’enseignement suffira à susciter des vocations. Par rapport au métier de vétérinaire, la carrière de chercheur n’est pas suffisamment attractive. Pour séduire davantage de vétérinaires, j’ai l’impression que la recherche a encore des progrès à faire.

Le rôle des vétérinaires sera déterminant

Marie Abitbol, maître de conférences à l’école d’Alfort.

J’ai toujours pensé à la recherche et j’avais également très envie de suivre le cursus vétérinaire. La voie universitaire m’aurait certainement demandé une spécialisation plus précoce et ne m’aurait peut-être pas apporté une vision aussi large et pluridisciplinaire.

La classe préparatoire a éveillé mon intérêt pour la génétique et j’ai profité de l’opportunité des stages de l’école pour l’approfondir. En deuxième année, j’ai eu une première approche de la génétique canine dans un laboratoire de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et, en dernière année, j’ai effectué un stage dans l’unité “génétique des mammifères” de l’Institut Pasteur. C’est là que j’ai véritablement découvert le monde de la recherche. J’ai alors décidé de faire un DEA dans le même laboratoire, puis de poursuivre sur une thèse en génétique humaine. J’aurais pu continuer dans cette voie de recherche pure, mais un poste pour enseigner la génétique moléculaire s’est présenté à Alfort et j’ai eu la chance d’être recrutée, tout en étant autorisée à terminer ma thèse à l’Institut Pasteur. Ce retour à l’école m’a fait découvrir le plaisir d’enseigner et m’a ensuite permis d’orienter mes travaux plus spécifiquement sur les animaux domestiques.

Aujourd’hui, les recherches appliquées se développent rapidement et le chien, notamment, devient un modèle de plus en plus important en termes de santé animale et humaine. Dans ce domaine, les vétérinaires auront un rôle déterminant à jouer dans les années à venir. Les unités mixtes de recherche, désormais bien implantées sur les sites des écoles, offrent des ouvertures aux étudiants qui souhaiteraient mettre un pied dans la recherche. La récente réforme LMD (licence-master-doctorat) permet également d’établir plus facilement des passerelles vers l’université.

L’interaction constante avec de multiples interlocuteurs est particulièrement enrichissante

Marine Hugonnard, maître de conférences à l’école de Lyon.

Bien qu’issue d’une famille d’enseignants, je n’avais pas envisagé de le devenir avant mes études vétérinaires. Ma vocation pour l’enseignement s’est révélée en troisième année, quand j’ai débuté les cliniques. J’ai pris conscience que j’avais autant de plaisir à approfondir un cas clinique qu’à transmettre ce que j’avais pu en comprendre. Je suis aujourd’hui maître de conférences à l’école de Lyon, dans le service de médecine. Une grande part de mon enseignement est clinique. Je consulte en médecine interne ou en gastro-entérologie et j’anime les activités d’endoscopie médicale.

La pratique au sein d’une école permet une interaction constante avec divers interlocuteurs : les étudiants, les praticiens libéraux ou les enseignants d’autres spécialités avec qui je peux confronter mes expériences. C’est particulièrement enrichissant. Pour devenir enseignant-chercheur, une thèse d’université est nécessaire. Je l’ai effectuée dans une unité de recherche de l’école sur un sujet de biologie moléculaire, un domaine relativement éloigné de mon travail de clinicienne. Aujourd’hui, mon objectif principal est de développer une activité de recherche qui se rapproche plus de mes préoccupations cliniques. Le domaine de l’enseignement-recherche est peu évoqué par les étudiants, alors qu’il n’est pas rare que certains se découvrent une fibre de chercheur après deux ou trois ans de clientèle. D’importants efforts visent à les informer plus précocement des opportunités de carrière dans ce secteur.

Les formations d’approfondissement prévues en fin d’études permettront de valoriser ces filières et contribueront à ce que les élèves se préparent mieux en se déterminant plus rapidement.

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