Les affections à tropisme respiratoire sont légion chez le lapin

Une vingtaine de maladies respiratoires sont connues chez le lapin à l’heure actuelle. La difficulté du diagnostic est d’abord clinique. Les symptômes sont souvent frustes et une atteinte respiratoire haute peut tout à fait passer inaperçue. Il faut faire appel à un faisceau de signes et de lésions pour parvenir à un diagnostic clinique.

L’affection respiratoire du lapin la plus commune est la pasteurellose (“coryza”) et se traduit, entre autres lésions, par une pleuropneumonie dans les cas d’atteinte profonde grave. Il arrive cependant que la maladie soit moins sévère et ne touche que les sinus. Les symptômes sont liés à la forme de l’atteinte et peuvent être du jetage, un port de tête vers le haut (lapin cherchant à respirer malgré des difficultés évidentes) et parfois maigreur. La staphylococcie du lapin à Staphylococcus aureus s’exprime le plus souvent sous la forme d’une maladie de peau (abcès, escarres, hyperkératose puis ulcérations), mais d’autres localisations existent, notamment respiratoires (dans 15 % des cas). Elle peut également causer mammites et métrites. Les mycoplasmoses (Mycoplasma arginini et Mycoplasma bovis) provoquent une pneumonie interstitielle avec des signes cliniques discrets, voire absents. L’expression clinique de la myxomatose dans sa forme respiratoire ressemble beaucoup à celle de la pasteurellose, avec une suppuration des voies respiratoires supérieures, une blépharite et une rhinite. La présence de macules sur les oreilles et de myxomes discrets permet de faire la différence avec une maladie purement bactérienne. Les cas de klebsiellose à Klebsiella pneumoniae sont en augmentation et se rencontrent chez les lapereaux âgés de moins de quarante jours. D’autres affections à tropisme respiratoire existent, telles que la pseudomonose et la bordetellose. Elles sont considérées comme des maladies de surinfection. Le diagnostic différentiel inclut les causes non respiratoires de jetage nasal, comme les malpositions dentaires.

Le caractère fruste des symptômes oblige à des examens complémentaires

Le premier examen complémentaire disponible est la radiographie. Le diagnostic de laboratoire présente plusieurs difficultés. Il est important de s’adresser à un établissement habitué à traiter des prélèvements de lapin. Dans le cas contraire, une check-list permet de donner les consignes nécessaires, notamment sur les antibiotiques à tester. La technique de prélèvement doit être maîtrisée afin d’éviter toute contamination. L’écouvillonnage nasal est le plus utilisé. Il convient ensuite de faire acheminer les prélèvements dans un milieu adéquat selon les bactéries recherchées. La lecture du résultat de la bactériologie et de l’antibiogramme nécessite enfin un œil critique, en se replaçant dans le contexte épidémiologique. Le test ornithine décarboxylase (ODC) permet de distinguer les pasteurelles pathogènes (ODC +) et non pathogènes (ODC -).