Le titrage sérique des anticorps neutralisants antirabiques pourrait être remis en question

A la demande de la Commission européenne, le groupe scientifique sur la santé animale et le bien-être des animaux (AHAW) de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a émis un avis sur le risque d’introduction de la rage au Royaume-Uni, en Irlande, en Suède et à Malte en cas d’abandon des analyses sérologiques mesurant les anticorps protecteurs contre la rage⁽¹⁾.

Ces recommandations serviront à la préparation d’un rapport destiné au Parlement et au Conseil européens portant sur la nécessité de poursuivre ou non l’analyse sérologique. En effet, la pertinence de cette procédure, instaurée en 2004, devrait faire l’objet de discussions en juillet 2008.

Le groupe scientifique AHAW recommande que « la vaccination contre la rage demeure une obligation primordiale lors du déplacement des animaux de compagnie entre les Etats membres. Toute disposition supplémentaire devrait dépendre de la présence de la rage au sein de la population d’animaux de compagnie où réside l’animal de compagnie ». Les mesures de protection supplémentaires seraient adaptées selon le niveau de risque. Ainsi, « l’analyse sérologique n’offre aucune garantie supplémentaire contre la rage en ce qui concerne les animaux de compagnie, quel que soit le pays de provenance (y compris les Etats membres) où la prévalence de la rage est négligeable⁽²⁾, et qui entrent dans des Etats membres où la prévalence de la rage est négligeable ». Les recommandations ont été élargies à l’ensemble des Etats membres. Est notamment préconisée une « vaccination suivie d’un rappel ou d’une analyse sérologique pour assurer une plus grande confiance de protection et supprimer les risques d’infections des animaux de compagnie lorsqu’ils entrent dans les Etats membres à risque non négligeable de rage ». Enfin, dans les pays où la rage n’est pas maîtrisée, « une période de latence peut être instaurée afin de réduire le risque de transmission de la rage par des animaux de compagnie en période d’incubation au moment de la première vaccination. Si une période de latence de plus de cent jours semble nécessaire pour réduire les risques, un rappel du vaccin ou une analyse sérologique pourrait également être appliquée ».

• (1) Un titrage sérique dont le résultat est égal ou supérieur à 0,5 UI/ml d’anticorps neutralisants antirabiques doit être effectué. Un délai d’au moins six mois est nécessaire entre la prise de sang et le déplacement, et d’au moins 30 jours après la vaccination antirabique.

• (2) Une limite de risque acceptable fixée à un animal de compagnie infecté sur un million par an exclurait la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Roumanie, la Slovaquie et la Pologne.