La PBFD et la polyomavirose sont à l'origine de pertes économiques importantes en élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007

Virologie des Psittacidés

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : François Jacquet

La maladie du bec et des plumes, ainsi que la polyomavirose sont particulièrement contagieuses.

La Psittacine Beak and Feather Disease (PBFD), ou maladie du bec et des plumes, est l'affection virale (circovirus) la plus fréquente chez les Psittacidés. Les cacatoès et les perroquets africains sont les plus sensibles. La maladie ne se déclare pas tant que le système immunitaire est efficace. Les oiseaux réagissent différemment selon l'espèce et l'âge.

Trois formes sont distinguées : la forme suraiguë (la dépression rapide du système immunitaire aboutit à la mort de l'oiseau par septicémie, sans prodrome ; cette forme peut également être suspectée dans le cas de mortalité embryonnaire ou juvénile), la forme aiguë (diarrhée, anorexie, développement anormal du bec et des plumes, mort en dix à quinze jours) et la plus typique, la forme chronique (alopécie progressive, souvent chez des oiseaux âgés de moins de trois ans). Lors de forme chronique, les premiers signes de la maladie sont un changement de coloration du plumage, avec disparition de la “poudre de plumes” (poudre de kératine naturelle servant à l'entretien du plumage), en particulier chez les cacatoès. Chez ces derniers, cette poudre ne recouvre plus le bec, qui prend alors un aspect noir luisant. Une dystrophie des plumes, qui intéresse le corps et la tête (diagnostic différentiel avec le picage), s'aggravant pour conduire à une alopécie totale, est ensuite observée. Des fissures, voire des fractures de la maxille (partie supérieure du bec), peuvent apparaître en fin d'évolution. La mort survient souvent à la suite d'une infection secondaire (bactéries, aspergillose, etc.), en raison de l'activité immuno-suppressive de l'agent causal. La période d'incubation dure en moyenne vingt et un à vingt-huit jours, mais peut atteindre dix-huit mois.

La voie de contamination, bien qu'elle puisse être verticale, est essentiellement horizontale, par contact direct ou indirect. Les oiseaux porteurs excrètent le virus au niveau du bec et des sinus, dans les fientes et dans la poussière de plumes. Le virus peut résister plusieurs mois dans le milieu extérieur, d'où un risque de diffusion par vecteur mécanique ou par le vent. L'oiseau se contamine par inhalation ou ingestion de particules virales.

La polymerase chain reaction constitue un examen de choix

Le diagnostic clinique d'une PBFD chronique est facile. Les oiseaux qui présentent des symptômes frustes ou atypiques posent, quant à eux, un problème. Un recours aux examens de laboratoire est alors nécessaire. L'analyse histologique des follicules plumeux ne permet pas de détecter les porteurs asymptomatiques. De plus, même en cas de PBFD active, toutes les plumes ne semblent pas atteintes en même temps. La polymerase chain reaction (PCR) est aujourd'hui le test de choix, alliant spécificité et sensibilité. Les prélèvements concernent les plumes, le sang, les organes internes. Chez un animal vivant, le prélèvement sanguin est le plus fiable. Le test est réalisé sur sérum ou sang EDTA. Les résultats reviennent sous deux à huit jours. Une recherche de l'ADN viral dans l'environnement à partir de chiffonnettes est possible. Chez un individu asymptomatique, un résultat positif doit être suivi d'un nouveau test trois mois plus tard. Une négativation témoigne alors d'une forme transitoire. Un nouveau test positif signe au contraire une forme chronique. Le pronostic est défavorable. En cas de premier résultat négatif, l'individu est considéré comme indemne. Chez un oiseau malade, un test positif marque une infection active. En cas de résultat négatif, un nouveau test est à réaliser trois mois plus tard, sur biopsie si possible.

Le diagnostic différentiel inclut les mues anormales, les affections fongiques des plumes, le picage, ainsi que l'alopécie physiologique de la femelle vasa.

Il n'existe aucun traitement. L'interféron aviaire gamma est actuellement testé. Tout oiseau introduit dans un groupe devrait subir une PCR de contrôle. Un vaccin devrait bientôt être disponible aux Etats-Unis.

La polyomavirose, d'émergence récente, touche principalement les jeunes oiseaux

La polyomavirose est apparue en France en 2004. Cette maladie grave des Psittacidés, due à un papovaviridé, touche essentiellement les jeunes oiseaux. Mortalité au nid, retard de croissance, diarrhée, stase du jabot, ascite, érythème cutané, hémorragies sous-cutanées, ataxie, paralysie, dyspnée en sont les symptômes. La mort sans signe clinique est également possible. Une forme chronique peut s'installer avec un retard de pousse du plumage. Les adultes porteurs asymptomatiques sont excréteurs du virus.

La contamination est verticale, par les œufs, et horizontale, par contact direct avec les fèces ou la poudre de plumes. Le virus est résistant dans le milieu extérieur. Une coinfection avec le virus de la PBFD est possible.

Le test de référence est la PCR, sur sang ou écouvillon cloacal, et sur foie, rate ou rein chez un animal mort. Il doit être réalisé pendant la phase de quarantaine. Un résultat positif signifie que l'animal est infecté et probablement excréteur. Un test négatif nécessite malgré tout une quarantaine d'un mois.

Il n'existe aucun traitement. Un vaccin n'est disponible qu'aux Etats-Unis.

CONFÉRENCIER

Franck Rival, président du Groupe d'étude sur les animaux de compagnie (Genac-Afvac).

Article rédigé d'après la conférence « PBFD et polyomavirose : deux viroses majeures des Psittacidés », présentée lors du congrès de l'Afvac, en décembre 2006.

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