Les confrères de la région parisienne se penchent sur les maladies émergentes

Lors de sa réunion du 25 janvier dernier, l’Association confraternelle des vétérinaires de la région parisienne (ACVRP), présidée par Philippe Mélon, praticien à Yerres (Essonne) et secrétaire général du Syndicat des vétérinaires de la région parisienne (SVRP), a reçu notre confrère François Moutou, de l’Afssa d’Alfort, spécialiste en épidémiologie et président du Conseil national de la protection animale.

Alors que le vétérinaire général inspecteur Jean-Yves Kervella a rappelé le rôle et les attributions du corps des vétérinaires biologistes au sein du ministère de la Défense, François Moutou a, quant à lui, choisi d’évoquer le sujet hautement médiatique des maladies émergentes. Notre confrère a pris l’exemple de la première du XXI^e siècle, le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Celui-ci apparaît en Chine, dans la province de Guangdong, en novembre 2002, et est retrouvé deux mois plus tard à Hong Kong. L’alerte donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le 12 mars 2003, permet l’identification rapide du virus. Il s’agit d’un coronavirus, SARS-CoV, inconnu jusqu’alors, dont les symptômes sont de type grippal. Les recherches sur son origine, sa transmissibilité et sa traçabilité montrent une multiplication favorisée par la concentration (hôtels à Hong Kong) et le milieu hospitalier (Chine, Hanoï, Toronto), ainsi que l’influence des moyens modernes de transport (avion).

François Moutou a ensuite rendu compte de sa mission en Chine pour rechercher les possibilités de réservoir animal et la transmission à l’homme. Les civettes, consommées en Chine et élevées en batterie, vendues sur les marchés avec les chats et les singes, ont été reconnues comme réservoir et confirmées dans ce rôle par le résultat des prises de sang réalisées chez des individus sauvages au cours de ce périple chinois. Pour terminer son exposé, notre confrère a insisté sur le rôle des médias et sur l’oubli rapide de cette affection. Il a également souligné que toute maladie dite émergente ne sera jamais identique à celle qui a pu exister dans le passé et ne peut servir de modèle.

Par ailleurs, le président Philippe Mélon a rappelé que, lors de l’assemblée générale de juin, conformément aux statuts et à la tradition de l’ACVRP, celle-ci décernera des bourses d’entraide soit à des vétérinaires, par l’intermédiaire des associations de solidarité, soit à des étudiants. Les associations et les directeurs des écoles vétérinaires fourniront les dossiers à étudier lors de l’assemblée générale.