Le reportage sur les OGM soi-disant censuré atteint des records d’audience sur la Toile

Attention hoax ! Les canulars informatiques fleurissent sur la Toile. Dernier en date, un reportage sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) programmé sur Canal +, soi-disant jamais diffusé, car censuré soit par la chaîne cryptée, soit par l’Etat, selon les versions du hoax. « Info sur les OGM à faire circuler… Voici un reportage de Lundi investigation sur Canal très intéressant. Il a été interdit d’antenne et ne passera donc jamais sur la chaîne. Regardez-le vite !… avant qu’il ne disparaisse d’Internet », a-t-on pu lire dans certains messages électroniques relayés par les internautes. Or l’émission « Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ? L’étude qui accuse » a été diffusée en intégralité… le 15 novembre 2005, dans le magazine 90 minutes. Résultat : les internautes se sont rués sur la vidéo. Le 11 février dernier, le reportage avait été visionné plus de 2 300 000 fois sur le site video google.fr. Le canular informatique a finalement profité au reportage qui n’avait pas remporté un tel succès lors de sa diffusion télévisuelle. Dans le documentaire, le journaliste Michel Despratx tente d’apporter un éclairage sur les OGM, notamment le maïs MON863, produit par la firme Monsanto.

Il fait référence à une étude qui montrerait qu’à la suite de son ingestion par des rats, ces derniers auraient subi des lésions dans certains organes. Par ailleurs, l’enquête relate les travaux d’une équipe scientifique italienne indépendante réalisés avec du soja transgénique chez des souris. Les animaux de laboratoire auraient présenté des altérations de leurs cellules pancréatiques, avec notamment une diminution des enzymes digestives. Le reportage, très critique envers les OGM, ne brille pas par sa mesure. « Nous allons vous montrer que les OGM sont dangereux pour la santé », annonce d’abord le présentateur. Puis, « les OGM inquiètent, car ce sont des créatures de laboratoire. […] Il s’agit de plantes dans lesquelles des scientifiques ont introduit un gène provenant d’un animal ». L’un des premiers exemples cités est le « maïs qui tue les insectes ». Certes, les discussions sur les OGM sont nécessaires. Les questionnements et les inquiétudes à ce sujet sont légitimes. Il serait néanmoins regrettable qu’une peur irrationnelle et biaisée de la société civile, accentuée par l’effet du hoax, envenime le débat.