Face aux 35 heures, les consœurs et les confrères s’estiment majoritairement perdants - La Semaine Vétérinaire n° 1257 du 17/02/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1257 du 17/02/2007

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Marine Neveux

Près de 85 % des confrères estiment que l’instauration des 35 heures représente pour eux une perte, selon un sondage réalisé via le site Planete-vet.com. Ce taux révèle une insatisfaction bien supérieure à celle enregistrée au niveau national, puisque 47 % des Français disent être perdants face à la diminution du temps de travail, selon un sondage Ipsos réalisé fin 2006. Cette différence s’explique, bien entendu, par le profil majoritairement libéral des praticiens. La profession vétérinaire, comme les autres professions libérales, n’est en effet pas habituée à raisonner en “quota d’heures”. « Les confrères et les consœurs ont eu du mal à s’adapter aux conséquences chronophages de la gestion [des 35 heures] », déplore l’un d’entre eux. Plusieurs y voient aussi un surcoût salarial et un élément à l’encontre de l’esprit libéral.

Le mécontentement s’expriment aussi du côté des salariés des cliniques vétérinaires

Ces avis rejoignent l’attente assez marquée de nombreux salariés et chefs d’entreprise qui, depuis l’entrée en campagne présidentielle de plusieurs candidats, disent vouloir « une vraie rupture » en termes économiques et sociaux, selon le sondage Ipsos. Ainsi, les employeurs et les employés souhaitent souvent pouvoir augmenter le temps de travail hebdomadaire, notamment dans les structures vétérinaires. L’activité doit en effet pouvoir répondre à des impondérables, comme la gestion des urgences, la nécessité d’assurer la continuité de soins, etc. Dans ce domaine, le sondage Ipsos met d’ailleurs en évidence une préoccupation similaire de l’ensemble des entrepreneurs, puisque 82 % d’entre eux réclament la possibilité d’accroître cette durée de travail hebdomadaire. La moitié des salariés expriment un souhait identique. En effet, certains ont observé un impact négatif des 35 heures sur leur salaire ou leur pouvoir d’achat. « Nos auxiliaires n’y ont pas gagné grand chose, car celles qui travaillent moins gagnent moins », témoigne ainsi un confrère. Les 35 heures font donc l’unanimité contre elles.

Une réorganisation profitable pour 16,6 % des confrères et consœurs

Même si l’administration a tenté de prendre en considération le souci de recrutement que rencontrent les petites structures en raison des 35 heures, notamment via le maintien de certaines aides, les confrères qui souhaitent accueillir de nouveaux salariés se heurtent également à l’accroissement des charges liées à l’emploi et à la difficulté de bâtir un environnement salarial stable. Ce sont autant d’éléments qui vont dans le sens d’une intensification du travail pour les salariés, une remarque mise en exergue par plusieurs d’entre eux. En 1998, selon une analyse de la Dares(1), 51,8 % de ces derniers déclaraient devoir toujours ou souvent se dépêcher. Ils étaient 47,8 % en 2005. Cette diminution peut s’expliquer par des changements techniques et organisationnels, mais aussi par une diminution de l’activité économique. Cette même étude montre en revanche un sentiment général accru de contrôle des horaires de travail.

16,6 % des confrères estiment toutefois que l’instauration des 35 heures a été une bonne chose. Elle a permis une réorganisation positive pour certains, une restructuration destinée à gagner en productivité et à améliorer le développement de l’entreprise. En outre, « en tant que salariée, j’ai plus de temps pour mes loisirs, je ne vis pas que pour mon travail », témoigne une consœur. Un point de vue que partagent ceux pour qui la conjugaison de la vie professionnelle et de la vie familiale est désormais plus facile. « Faire les 35 heures en trois jours, la vraie question est désormais là ! », ironise un praticien, en guide de conclusion.

  • (1) Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, ministère de l’Emploi.

réactions Internet

Une mort économique

Les 35 heures sont la mort économique de notre pays, le découragement des Français, leur appauvrissement économique, le nivellement par la paresse. Que voulez-vous que la profession ait à y gagner ?

Marie-Claude Bordage

Penser à une exonération des charges

Le passage aux 35 heures est une aberration qui conforte le manque de liberté. Laissons les gens travailler plus et gagner plus tout en baissant, voire en supprimant les charges sociales pendant deux ans afin que tout le monde puisse enfin respirer.

Nous pourrions penser à un système « gagnant-gagnant » en redistribuant aux salariés 30 % de l’économie faite sur cette exonération de charges.

Cela augmenterait leur pouvoir d’achat et les motiverait plus.

Bruce Peacock

Perdants sur toute la ligne

Nous avons été perdants au niveau des salaires à payer, des charges qui servent à augmenter les salaires de ceux passés aux 35 heures. Nous avons perdu, car nous avons l’impression de toujours devoir travailler autant, sinon plus, quand beaucoup profitent pleinement de leurs jours de RTT.

Philippe Boubart
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