Alfort devrait disposer d’un centre hospitalier vétérinaire opérationnel pour 2009

A l’instar des deux centres hospitaliers vétérinaires (CHV) privés en France (à Arcueilet à Nantes), un hôpital public devrait voir le jour dans moins de trois ans sur le site de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Le projet devrait permettre de répondre à la demande de la clientèle, l’école effectuant chaque année plus de trente mille actes destinés aux animaux de compagnie.

Dispersion des locaux (douze lieux différents au sein d’un parc de onze hectares), vétusté des bâtiments et exiguïté de certaines salles de consultation constituent autant de handicaps qui gênent le fonctionnement, la coordination et l’expansion des activités cliniques. Ces désagréments retentissent sur les enseignants, les étudiants et le personnel, mais également sur les propriétaires, qui « doivent s’armer de patience pour faire soigner leur animal. Ils arrivent d’abord au secrétariat des consultations et entament alors un parcours complexe qui s’étend sur l’ensemble du site », explique Robert Moraillon, chef de projet.

La configuration des lieux est telle qu’une restructuration du site, tentée plusieurs fois, est impossible. « Seule l’intégration des services cliniques au sein d’un même bâtiment pourra résoudre cette difficulté », poursuit Robert Moraillon. Le CHV regroupera toutes les unités de soins disséminées aujourd’hui dans les différents bâtiments de l’école : les salles de consultations générales et spécialisées, les différents blocs opératoires, le centre d’imagerie médicale, les laboratoires d’analyses, les locaux d’hospitalisation, la pharmacie centrale, le service des urgences et de réanimation, ainsi que les services administratifs d’accueil du public. Le bâtiment sera implanté dans une zone choisie pour faciliter l’accès au public et mettre à disposition un parc de stationnement spécifique. Outre l’amélioration du service pour les propriétaires (centralisation et équipement moderne), l’école souhaite renforcer son rôle social, d’une part auprès des personnes sans ressources dont les animaux nécessitent des soins, d’autre part auprès des personnes qui recueillent des animaux blessés sur la voie publique (sous le contrôle des collectivités locales).

La restructuration vise aussi l’amélioration des conditions d’enseignement

Mais la vocation de ce centre ne s’arrête pas là. L’objectif est également d’améliorer la qualité de l’enseignement vétérinaire en mettant à la disposition des équipes soignantes des locaux modernes adaptés à leurs besoins. « Nous souhaitons également développer la synergie entre l’enseignement et la recherche clinique par un meilleur suivi des animaux atteints de maladies spontanées, afin de les faire bénéficier des progrès les plus récents des sciences médicales. Nous augmenterons ainsi le rayonnement international de l’établissement et de la région Ile-de-France en fournissant d’excellentes conditions de travail aux nombreux stagiaires étrangers qui fréquentent les services cliniques de l’école », précise Robert Moraillon.

Un projet de cette ampleur nécessite de réunir un budget d’environ 15 millions d’euros. Le financement de cet établissement est en partie apporté par le Conseil régional, mais un appel au mécénat et aux dons des particuliers (déductibles des impôts) est lancé par l’école.