LA MAJORITÉ DES VÉTÉRINAIRES SONT AUSSI DES “VÉTONAUTES” - La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007

À la une

Auteur(s) : Valentine Chamard

Avec 28 millions d’internautes en France, surfant sur les quelque 100 millions de sites de la toile, l’Internet fait dorénavant partie de la vie de tous, ou presque. Echanges de messages, commandes en ligne, recherches bibliographiques, envois de “bouteilles à la mer”, participations à des listes de discussion, créations de sites de cliniques personnalisés : les vétérinaires n’échappent pas à la tendance.

Les commandes en ligne de médicaments, de matériel et autres produits divers représentent une source d’intérêt majeur pour les praticiens. 75 % d’entre eux déclarent en effet être très intéressés par ce service (source imago[research]). Cela n’a pas échappé aux centrales d’achat, qui se sont mises à l’heure du Net. « Nous proposons ce service depuis 1996. Cependant, les commandes en ligne ont vraiment décollé depuis l’installation de Transnet, en 2002. Il s’agit d’un portail d’entrée qui repose sur le principe de la “connexion/déconnexion”. Alors que seulement 3 % des commandes étaient passées par l’Internet en 2002, celles-ci ont atteint 56 % en l’espace de quatre ans, et devraient encore augmenter à l’avenir », explique Eric Humbert, président du directoire de Centravet. De plus, l’outil Internet possède une valeur ajoutée par rapport aux commandes téléphoniques “classiques”. Outre sa rapidité, ce système offre une souplesse d’emploi : les commandes peuvent être préparées au fur et à mesure, car la connexion n’est réalisée qu’aux moments opportuns, par le logiciel lui-même. De nombreux services qui permettent un gain de temps y sont également associés : le système de référencement des articles par codes-barres, la gestion du stock via des commandes automatiques, la réalisation d’inventaires, les informations sur les ruptures, la gestion des marges, la consultation de statistiques et de tableaux de bord, l’envoi de SMS, etc. Autant de possibilités qui séduisent aujourd’hui les praticiens.

Les petites annonces constituent un autre service adapté à l’Internet. Trois cents sont ainsi publiées chaque mois sur le site Planete-vet. Le “plus” du format informatique par rapport au papier est la possibilité de trier les annonces par critères (région, type d’activité, etc.) et de disposer d’une alerte par courriel lorsque les annonces correspondantes sont mises en ligne.

Dans le domaine vétérinaire, l’information en ligne est substantielle

Des informations spécifiques au vétérinaire sont accessibles en ligne. Le praticien peut ainsi se renseigner sur une affection particulière, sur les produits, ou encore sur la vie de la profession. La recherche d’informations peut même être réalisée auprès de la communauté vétérinaire exclusivement (voir article en page 26). De nombreuses bases de données sont disponibles via l’Internet : annuaires (Annuaire Roy par exemple), liens vers des sites utiles (Ordre des vétérinaires, Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral, etc.), Dictionnaire des médicaments vétérinaires (DMV), laboratoires pharmaceutiques, sites qui publient des données épidémiologiques (sites des GTV du Finistère), sites présentant des cas cliniques ou dédiés spécifiquement à la dermatologie, à l’imagerie médicale, à la chirurgie ou encore à l’ophtalmologie. La liste ne saurait être exhaustive tant l’offre est importante.

Les sites qui permettent un accès à des archives sont également nombreux : revues internationales de référence (comme le Veterinary Record, le Journal of Small Animal Practice, JSAP, le Journal of the American Hospital Association, le Journal of the American Veterinary Medical Association, Javma, etc.) et nationales proposent ainsi des portails qui permettent d’accéder aux sommaires, aux résumés, voire aux textes dans leur intégralité pour Le Point Vétérinaire, La Semaine Vétérinaire et Pratique Vétérinaire Equine. A titre d’exemple, 2 400 connexions sont enregistrées chaque jour sur le site Planete-vet.com et 9 200 confrères et consœurs sont abonnés à la newsletter. Rapidité, faible coût, gain de place et moteur de recherche sont autant d’avantages à mette au profit du virtuel.

Ce support permet également d’alléger les formats papier et donc la lecture, tout en rendant possible la consultation d’informations supplémentaires, en offrant des compléments en ligne aux articles de presse écrite (bibliographies, images ou vidéos).

L’Internet offre des possibilités en termes de formation initiale et continue

L’école de Lyon propose, dans le service de chirurgie équine, un mode de formation initiale novateur. En effet, depuis 2002, des classes virtuelles sont proposées aux T1-pro équine, internes et résidents, reliées à l’université de Saint-Hyacinthe (Canada). Chaque étudiant et intervenant dispose d’un ordinateur et d’une webcam et est visualisé sur l’écran. Une classe peut contenir jusqu’à trente élèves. « L’idée est venue du souhait d’Olivier Lepage de partager les cas cliniques observés lors des rondes de chirurgie équine, selon des approches différentes, explique Sophie Touze, en charge de l’e-learning à l’ENVL. C’est aussi un moyen d’organiser un club de lecture pour les étudiants qui préparent leur board. Nous menons aussi des actions ponctuelles, avec la Belgique notamment, et étudions des projets en relation avec le Sénégal et le Maroc. Les étudiants peuvent remplir des “QCM” en ligne et travailler avec des modules interactifs. Le but est d’être confronté avec toutes les maladies du programme de façon virtuelle. »

En termes de formation continue, et malgré l’intérêt majeur suscité dans plusieurs secteurs professionnels (management, marketing, comptabilité, etc.), la formation en ligne, l’e-learning, tarde à décoller dans le domaine vétérinaire. 55 % des praticiens se déclarent toutefois intéressés par ce sujet (source imago[research]). L’objectif de telles formations est de se former à son rythme, en dehors des contraintes temporelles et géographiques (ce qui permet de s’affranchir de la recherche de remplaçant), et d’être validé en ligne. L’interactivité en est un atout majeur. « Si l’enseignement “présentiel” reste à mon sens indispensable en formation initiale, l’e-learning constitue un support imbattable pour les formations de courte durée », estime Jean-Baptiste Soubelet, webmaster d’Encyclovet. Le constat est le même dans le secteur médical, où les modalités de la formation continue obligatoire ont pourtant été fixées dernièrement(1). « Les médecins se forment encore peu par ce biais. Mais l’organisation de la formation continue qui est en train de se mettre en place devrait peu à peu profiter à ces formations », explique Eric Drahi, webmaster de l’UnaformeC (Union nationale des associations de formation médicale continue).

L’Internet offre ainsi de multiples services qui facilitent la vie du praticien au quotidien, même s’il ne représente pas encore un réflexe pour tous. « Contrairement au téléphone, il permet de transmettre une information ou une question à n’importe quelle heure, que notre interlocuteur soit présent ou pas, ainsi que de garder une trace écrite systématique de chaque échange », témoigne notre confrère Patrick Pommier. Toutefois, certaines réticences subsistent, « plutôt par l’absence de formation à l’outil que par les dangers réels qu’il engendre. L’Internet est un support formidable, à condition de savoir s’en servir », témoigne notre confrère Grégory Santaner. « Il faut savoir définir l’objet de la recherche et s’y tenir, son utilisation pouvant se révéler chronophage si l’utilisateur n’y prend garde. Une attention permanente aux aspects de confidentialité est également indispensable : envoi de documents protégés par un mot de passe, choix précis des destinataires, etc. Concernant ce dernier point, il existe deux pièges à éviter, liés à la précipitation : la possible sélection erronée d’une adresse dans le carnet d’adresses et l’envoi d’une réponse personnelle en sélectionnant la fonction “Répondre à tous” ! Enfin, toujours aussi irritants, il y a les spams… », ajoute Patrick Pommier.

Les dérives éventuelles constituent un autre problème, avec en première ligne la vulgarisation de l’information médicale auprès du grand public, notamment dans les blogs et les forums « où n’importe qui prend la parole et peut persuader une tierce personne de stopper un traitement jugé inadapté ou encore d’abandonner son vétérinaire, taxé d’incompétence », conclut Grégory Santaner.

  • (1) La formation médicale obligatoire est réglementée par l’ordonnance n° 96-345 du 24/4/1996, la loi n° 2002-303 du 4 /3/2002, le décret n° 2003-1077 du 14/11/2003, l’arrêté du 13/7/2006.

Les Français et l’Internet en chiffres

• 52,9 % des foyers sont équipés d’un micro-ordinateur.

• 28 millions d’internautes en France.

• 11 millions de foyers français sont équipés d’une connexion Internet à domicile.

• 87,7 % des accès au domicile sont à haut débit.

• 25 % des Français se connectent chaque jour à l’Internet.

• 100 millions de sites Internet dans le monde.

Source : sondage médiamétrie de novembre 2006 et www.internet.gouv.fr

Les vétérinaires et l’informatique

• 90 % des vétérinaires ont un ordinateur.

• 60 % des vétérinaires libéraux ont un accès à l’Internet au cabinet.

• 71 % des vétérinaires libéraux disposent d’un accès à l’Internet à haut débit à leur cabinet et/ou à leur domicile.

• 54 % des vétérinaires libéraux se connectent depuis leur cabinet pour des raisons professionnelles, et passent 119 minutes hebdomadaires en moyenne sur la toile.

• 51 % des vétérinaires connectés à l’Internet sont abonnés à une ou plusieurs newsletters.

Source : enquête imago[research] (auprès de 302 libéraux).

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