Des larves de trichines trouvées chez des porcs finistériens

Les Directions générales de l’alimentation et de la santé (DGAL et DGS) ont été informées⁽¹⁾ de la détection, le 12 janvier dernier, de la présence de larves de trichine dans un lot de quatre cents porcs originaires de cinq élevages du Finistère, abattus le 8 janvier dernier. L’alerte a été donnée par le laboratoire vétérinaire départemental de Brest. Le laboratoire national de référence de l’Afssa pour les “parasites transmis par les aliments” a confirmé la présence de Trichinella spiralis par PCR, le 16 janvier, et a indiqué une charge parasitaire de quatre larves par gramme de viande. Cette charge est considérée comme forte, car l’ingestion par l’homme d’au moins cent larves est susceptible de déclencher une trichinellose clinique.

Une enquête est actuellement menée par les services vétérinaires pour déterminer l’origine de la contamination. Une partie de la viande de porc concernée a été commercialisée à partir du 9 janvier, une autre est consignée en abattoir, indique le ministère de l’Agriculture. Une enquête de traçabilité est en cours et les produits sont retirés du marché au fur et à mesure des résultats. Les consommateurs seront informés localement par des affichettes dans les lieux de vente. Les personnes qui ont consommé de la viande de porc ou des produits dérivés sans cuisson à cœur depuis le 9 janvier et qui présentent des symptômes évoquant une trichinellose (voir encadré) sont appelées à consulter un médecin sans délai, avertit le ministère.

Dans le cadre de cette découverte, l’Afssa a été saisie par la DGAL et la DGS le 17 janvier, pour évaluer le risque de survie des larves de Trichinella spiralis dans les viandes fraîches de porc (réfrigérées et congelées), les préparations de viande (saumurées en particulier) et les produits transformés à base de viande. L’agence a rendu son avis le 18 janvier⁽²⁾. Ses experts considèrent que la viande de porc contaminée ou ses produits dérivés pour lesquels le procédé de fabrication ne permet pas de garantir la maîtrise du risque au regard de Trichinella doivent être retirés de la consommation humaine, d’autant que la charge parasitaire est élevée. L’Afssa rappelle que la trichinellose peut être évitée en faisant cuire la viande à cœur à 63 °C ou en la congelant à – 20 °C pendant trois jours. Elle ajoute que les produits carnés vendus congelés, les abats, ainsi que la charcuterie cuite (saucissons, pâtés, rillettes) ne présentent pas de risque pour le consommateur.

• (1) Communiqué du ministère de l’Agriculture du 18/1/2006.

• (2) Consultable dans son intégralité à l’adresse www.afssa.fr/ftp/afssa/38971-38972.pdf