L’activité radiographique n’est pas rentable partout - La Semaine Vétérinaire n° 1251 du 06/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1251 du 06/01/2007

Coûts de la plate-forme diagnostique

Gestion

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Auteur(s) : Agnès Faessel

Quel est le seuil de rentabilité d’un examen complémentaire ? Du “simple” examen microscopique au scanner, tout examen diagnostique engendre des coûts : achat et entretien du matériel, consommables, temps passé, etc. Avant de décider d’investir dans une nouvelle machine ou pour réévaluer ses tarifs, une analyse financière de son activité est utile.

A l’occasion d’une conférence animée au dernier congrès Afvac de Bordeaux, Jean-Michel Mainguené a rappelé que « le frein principal au développement de la plate-forme diagnostique est le manque de clientèle ». Il a néanmoins souligné que le vétérinaire décide encore trop souvent pour son client. Les propriétaires sont demandeurs d’informations sur toutes les possibilités envisageables pour leur animal, même si leurs moyens financiers sont limités. Eclairés par le vétérinaire, c’est à eux de décider.

Calculer le « point mort » permet de définir le seuil de rentabilité

L’analyse financière d’une activité diagnostique recense les coûts fixes et variables de son fonctionnement. Le parallèle avec le chiffre d’affaires réalisé selon la fréquence des actes (nombre d’examens faits par jour, semaine ou mois) permet de calculer le “point mort”, c’est-à-dire le seuil de rentabilité de l’activité.

L’examen microscopique illustre une activité rapidement rentable. Les coûts fixes (microscope, colorants), et surtout variables (lames, lamelles), sont réduits. Dans le modèle présenté, le choix de facturer 5 € TTC par examen autorise une rentabilité à partir de la réalisation de deux examens hebdomadaires.

D’après le même mode de calcul, le seuil de rentabilité de la numération/formule sanguine (facturée 20 €) est évalué à trois analyses par semaine. Le bilan biochimique (facturé 30 €) devient rentable à partir de quatre analyses hebdomadaires. Ces examens sont proposés respectivement par 58 % et 72 % des structures vétérinaires en France. Pour chacun des cabinets, évidemment, les données chiffrées varient et une estimation personnalisée est indispensable.

Le seuil de rentabilité résulte de la comparaison coût/bénéfices

Le résultat varie aussi lorsque l’évaluation inclut d’autres paramètres, comme le temps passé. L’exemple de l’activité radiographique est éloquent (voir graphique). Le calcul, simple, repose sur un comparatif entre les coûts et le chiffre d’affaires. Il aboutit à un seuil de rentabilité de cinq radiographies par semaine (le calcul peut être affiné en considérant différents tarifs selon la taille du film employé). Si une estimation du coût en temps passé s’ajoute (praticien et/ou personnel), le seuil de rentabilité dépasse les huit radiographies par semaine. « Et encore, si la législation en termes de compétence en radioprotection a été considérée dans l’exemple, le temps de formation du personnel par le praticien n’a pas été compté », prévient Jean-Michel Mainguené.

Dans certaines petites structures vétérinaires, l’activité radiographique n’est certainement pas rentable… Son existence n’est toutefois pas nécessairement à remettre en cause, car des arguments autres que financiers sont à prendre en considération : qualité de soins, rapidité de diagnostic, service au client, etc. Mais, idéalement, la facturation est adaptée en conséquence. A l’inverse, si un nombre élevé de radiographies est effectué, « l’investissement dans un matériel numérique peut être envisagé ».

En imagerie toujours, le temps que demande un examen échographique, lorsqu’il est inclus dans le calcul, peut faire doubler le seuil de rentabilité. Ce dernier passe ainsi de deux ou trois à six échographies par semaine dans l’exemple donné en conférence.

CONFÉRENCIER

Jean-Michel Mainguené, praticien à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Article réalisé d’après une conférence présentée au congrès Afvac de décembre 2006.

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