93 % des confrères prescrivent un peu ou beaucoup de médicaments à se procurer en pharmacie - La Semaine Vétérinaire n° 1251 du 06/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1251 du 06/01/2007

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Valentine Chamard

Près de 93 % des confrères prescrivent des médicaments à se procurer en pharmacie : souvent pour19 %d’entre eux, parfois pour pratiquement les trois quarts. Il s’agit alors probablement de médicaments à usage humain. Toutefois, les commentaires des praticiens qui se sont exprimés à ce sujet sur le site Planete-vet montrent leur souci de respecter la cascade : ils témoignent ne prescrire que des molécules non commercialisées par les laboratoires pharmaceutiques vétérinaires, « jamais d’antibiotiques ou d’IECA », précise ainsi une consœur.

En effet, légalement, le dispositif de la cascade (article L. 5143-4 du Code de la santé publique) ne permet à un vétérinaire de recourir à un médicament à usage humain que lorsque aucun médicament vétérinaire approprié n’est a priori disponible, y compris « hors AMM ». La prescription de médicaments humains est effectivement indiscutable lorsqu’il n’existe pas de médicaments avec une AMM vétérinaire identique ou dans la même classe thérapeutique, du moins en clientèle canine. Tel est par exemple le cas de l’acétazolamide pour le glaucome, de la digoxine pour les troubles du rythme cardiaque, de la pyridostigmine pour la myasthénie ou encore du tétracosactide pour l’exploration du syndrome de Cushing, sans parler de classes entières de médicaments qui désertent les étagères du vétérinaire (nombreux psychotropes, entre autres). En pratique rurale, la question ne se pose pas, en raison de l’obligation d’employer des médicaments disposant de limite maximale de résidus (LMR) pour les animaux de production, qui empêche souvent l’utilisation de médicaments humains sans équivalent vétérinaire.

Si la prescription en pharmacie pouvait être motivée par des critères d’observance il y a quelques temps encore, du moins pour les carnivores domestiques (prescription de médicaments liquides par exemple), cela semble en passe d’être résolu par les laboratoires qui prennent de plus en plus en compte cet aspect et multiplient les formes liquides (antibiotiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, IECA), les présentations appétentes, les gommes d’enrobage, les injectables longue action, etc.

Enfin, le praticien est confronté aux situations financières variées de ses clients, certains ne pouvant engager de sommes importantes. Il arrive alors que des confrères préfèrent prescrire des molécules en officine, parfois sous forme de générique, moins onéreuses. « C’est le seul moyen de prescrire un traitement de pyodermite ou de dermatite à Malassezia à un prix raisonnable pour un chien de plus de 35 kg », explique une consœur. D’ailleurs, le 22 juin 2004, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Hervé Gaymard, n’avait curieusement pas exclu explicitement la substitution d’un médicament vétérinaire par un générique humain dans le choix d’un traitement économiquement « le mieux adapté »(1).

  • (1) Il répondait à une question écrite d’un député l’interrogeant sur la cascade.

  • (2) Taux appliqué pour les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale.

  • (3) Taux appliqué pour les médicaments remboursés par la Sécurité sociale.

réactions Internet

Une concurrence trop déloyale

Je ne prescris jamais en pharmacie, en raison de la TVA appliquée dans les officines.

En effet, le problème est double en ce qui concerne nos prescriptions. D’une part, le pharmacien maintient la TVA à 5,5 %(2) au lieu de la porter à 19,6 %. D’autre part, il n’annule pas systématiquement la vignette (comme il est dans l’obligation de le faire), laissant le champ libre à un arrangement de remboursement ultérieur. La concurrence est donc trop déloyale. Et je ne parle pas des renouvellements interdits…

Jacques Perroud

Nous n’avons pas toujours le choix

De nombreuses spécialités nécessaires au traitement d’affections cardiaques et ophtalmologiques, en particulier, ne connaissent aucun équivalent vétérinaire susceptible de nous affranchir totalement du recours à la prescription en officine, hélas ! Hélas, puisque cela induit ou, pire, maintient l’idée que le pharmacien est un interlocuteur de choix en santé animale !

Fabrice Colleie

Le taux de TVA fausse la donne

Je prescris peu de médicaments en pharmacie, car notre arsenal thérapeutique s’est bien enrichi. Je ne le fais que s’il n’existe pas d’équivalent vétérinaire.

Les prix en pharmacie sont plus attractifs (TVA de 2,1 %(3) au lieu de 19,6 % chez nous). Les ordonnances vétérinaires délivrées en pharmacie devraient impliquer une TVA de 19,6 %, ce qui n’est pas le cas.

Cela fausse le jugement des clients sur nos prix. En outre, d’après notre législation, si le médicament vétérinaire existe, nous n’avons pas le droit de faire une prescription en officine.

Laurence Bohy
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