Le bilan sanitaire volontaire avance seulement à petits pas dans les exploitations - La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006

Les résultats des visites d’élevages bovins sont mitigés

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Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Dans certains département, il bénéficie du financement du GDS et/ou du Conseil général.

Timide » est le terme qui qualifie la progression des visites volontaires dans les élevages bovins. L’année 2005 a en quelque sorte été un tour d’échauffement. En 2006, l’engouement reste faible. Le bilan fait partie de la nouvelle politique de maîtrise volontaire des risques sanitaires en élevages, qui a été annoncée le 28 avril 2005 par les organisations professionnelles agricoles et vétérinaires. Elle comprend un programme de formation des éleveurs et la fameuse visite. Cette dernière complète la visite sanitaire obligatoire – payée par l’Etat – relative aux maladies réglementées. L’un des obstacles à sa mise en place est lié au fait qu’elle ne bénéficie pas d’un tel financement. Parfois, cette barrière est levée, grâce à une prise en charge partielle du Groupement de défense sanitaire (GDS) et/ou du Conseil général. Mais, même dans ce cas, l’adhésion reste modérée. C’est notamment le cas en Seine-Maritime : la visite, payée 6 AMO par heure, est financée pour moitié par le Groupement de défense contre les maladies des animaux (GDMA). « Pour la campagne 2005/2006, seuls quarante et un éleveurs l’ont fait réaliser par leur vétérinaire, explique Christophe Savoye, directeur du GDMA. L’objectif de ce bilan était de mettre en avant les points critiques sanitaires dans l’élevage, de les hiérarchiser et de proposer des actions correctives. Dans la plupart des cas, la visite a été réalisée en prolongement de la visite obligatoire. »

La non-publication du décret “prescription-délivrance” ralentit le lancement de la visite

Dans la Loire, l’adhésion a été plus forte, la visite ayant été présentée comme obligatoire. Facturée 36 € HT à l’éleveur avec une aide de 12 € du Conseil général et de 12 € du GDS, elle a été mise en place au printemps 2005. En juin 2006, 1 836 bilans avaient été réalisés, « soit dans près de la moitié des cheptels éligibles, avec une grande variabilité selon les cabinets, précise Jacques Devos, praticien à Panissières et président syndical départemental(1). L’accord interprofessionnel a permis la mise en place de la visite chez un grand nombre d’éleveurs et par la majorité des cabinets grâce à sa présentation obligatoire ». Néanmoins, notre confrère regrette que le montant des subventions limite la possibilité « de se faire rémunérer correctement le temps réellement passé dans l’élevage ». Et pour l’instant, les retombées de ces visites ont été peu importantes, bien qu’il s’agisse d’une occasion « d’entrer dans les élevages, en dehors du cadre de l’urgence pour une activité de conseil rémunéré ». Des praticiens de la Haute-Marne ont aussi proposé et réalisé des visites volontaires dans leur clientèle l’année dernière. Une partie était financée par le GDS. Dans le Maine-et-Loire, le bilan est réalisé en préalable à la caisse “coup dur” du GDS. Payée par l’éleveur 6 AMO, elle est remboursée partiellement par le GDS. Dans le Tarn, son lancement s’est fait cette année. La visite complète le module “Etat”. Elle est rémunérée à hauteur de 4 AMO : l’éleveur, le GDS et le Conseil général en financent chacun le tiers.

Pour beaucoup d’autres départements, ce bilan est au point mort. « En Mayenne, le bilan sanitaire n’est pas en place. Le GDS attend la sortie du décret “prescription-délivrance” », relate Loïc Guiouillier, praticien à Pré-en-Pail et président de la section syndicale départementale. En effet, le bilan pourrait servir de base à la réalisation de la visite prévue dans le décret, ce dernier jouant alors le rôle d’accélérateur.

  • (1) Un bilan de ces visites a été présenté lors des 14e rencontres GTV/ENVL/praticiens, le 9/11/2006.

« Une visite malheureusement en état de léthargie »

Après plusieurs mois, voire plusieurs années de discussions à la suite des disparitions des prophylaxies classiques, deux visites sanitaires sont apparues. La première de ces jumelles a été mise en place par l’Etat et, malgré les critiques et les imperfections, le premier bilan est positif, ne serait-ce que par l’augmentation, et dans certains départements le doublement, des cas d’avortement déclarés et analysés. Il est impossible d’en dire autant de sa sœur jumelle. La visite professionnelle à caractère volontaire est en état de léthargie, voire de mort annoncée dans de nombreux départements. Les prophylaxies classiques étaient financées par les deux bénéficiaires : l’Etat et les éleveurs. Il était normal que ces visites qui les remplacent reprennent ce schéma. Il est regrettable que l’Etat et notre profession ne soient pas plus vigilants pour surveiller la mise en place effective de cette visite professionnelle. Les présidents nationaux des GDS et des GTV ont essayé de stimuler leurs troupes à l’échelon local, sans grand succès. De même, il est dommage que les dirigeants locaux ne comprennent pas l’intérêt à long terme de la mise en place de cette plate-forme d’échanges, de discussions, de conseil personnalisé que peut devenir cette visite. A la décharge des GDS, la non-parution du décret “prescription-délivrance” et l’incertitude qui en découle n’étaient pas propices à cette innovation. La promesse de parution de ce décret par le ministre de l’Agriculture aux Rencontres nationales vétérinaires (RNV) de Pau devrait être l’occasion d’une remise à plat de ces innovations. Si tel n’est pas le cas, notre fameux maillage ne sera plus qu’un gruyère propice au développement de la prochaine crise sanitaire non maîtrisée en raison de l’absence des fantassins de terrain. En particulier dans les zones allaitantes, l’activité obstétricale était l’arbre qui cachait la forêt. Désormais, ces activités fondées sur l’urgence, 24 heures sur 24, avec en plus un caractère saisonnier, n’offrent plus des conditions de travail et de revenu en adéquation avec l’évolution de notre société.

Jacques Manière, praticien à Decize (Nièvre)
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