« Il faut d’abord que les vétérinaires envisagent et couvrent le risque exceptionnel » - La Semaine Vétérinaire n° 1244 du 11/11/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1244 du 11/11/2006

Laurent Sochat, autodidacte averti en prévoyance

À la une

Auteur(s) : A. F.

La Semaine Vétérinaire : Quelles sont les étapes préliminaires à la contraction d’une prévoyance personnelle ?

Laurent Sochat : Il faut commencer par déterminer les besoins : de quelle somme le praticien et la famille souhaitent disposer pour vivre, payer les charges et rembourser les emprunts ? Ces besoins sont à identifier dans plusieurs situations : une incapacité de travail de courte durée (trois mois), de longue durée (deux ans) ou définitive, et un décès. Pour chaque cas, les entrées d’argent et le temps pendant lequel elles sont versées sont répertoriés : prestations des régimes obligatoires, assurance des emprunts souscrits, prévention propre à l’association, revenus du conjoint, etc. C’est le delta entre les besoins et les entrées qui doit être couvert, par exemple par un contrat de prévoyance personnel. Il reste enfin à définir le budget que l’on est prêt à consacrer à la prévoyance et le répartir sur les garanties souhaitées.

S. V. : Quelle priorité accorder aux différentes garanties ?

L. S. : A mon sens, concernant l’incapacité de travail, la couverture sur le long terme est à privilégier. En effet, les besoins financiers sur de courtes périodes peuvent souvent être couverts par l’épargne personnelle disponible. Les garanties qui permettent de raccourcir le délai de carence ne sont donc pas prioritaires. Il est préférable de se garantir une bonne rente d’invalidité, durable, quitte à opter pour un délai de carence long (trois à six mois). En fait, il faut envisager le risque exceptionnel et le couvrir. Etre malade est un risque certain qui peut être couvert par soi-même. Il est inutile de payer une assurance pour cela ! Dans l’hypothèse d’un décès, s’il y a des enfants, la rente d’orphelin est la plus importante (et non le capital décès). Elle doit subvenir aux besoins des enfants jusqu’à la fin de leurs études (il faut compter environ 1 000 €/mois, à couvrir par le régime de la CARPV complété par une assurance privée). Elle peut aussi faciliter la prise en charge de ces enfants par des proches, sans séparer la fratrie. La gestion d’un important capital décès sur le long terme est plus difficile.

S. V. : Y a-t-il des pièges à éviter ?

L. S. : Le conseil que je peux donner est de vérifier le montant des sommes perçues et, surtout, leurs conditions de versement. Ainsi, une rente d’invalidité n’est pas versée intégralement, mais au prorata du taux d’invalidité. Il faut alors faire attention à la référence de l’assurance, qui peut être l’incapacité fonctionnelle (base de la Sécurité sociale) ou l’incapacité professionnelle. Par exemple, pour un vétérinaire, la perte d’un bras entraîne une incapacité professionnelle bien supérieure à l’incapacité fonctionnelle ! Par ordre croissant d’intérêt figurent les garanties fondées sur l’incapacité fonctionnelle, celles fondées sur un croisement entre incapacité fonctionnelle et professionnelle, et celles basées sur la seule incapacité professionnelle. Pour ces dernières, deux possibilités existent, selon que l’incapacité est établie a posteriori par un expert – de la compagnie – ou que les taux d’incapacité sont prédéterminés (et figurent en annexe au contrat). Le dernier cas est évidemment le plus sécurisant, et pas nécessairement le plus cher…

S. V. : Par qui le vétérinaire libéral peut-il se faire conseiller ?

L. S. : Normalement, le rôle de conseil est tenu par l’agent d’assurance ! Bien entendu, de nombreuses autres personnes peuvent apporter des conseils, particulièrement celles qui travaillent à la CARPV. Il reste que le praticien, le principal intéressé, doit bien comprendre son contrat. Pour cela, il faut simuler les situations : combien toucherais-je si je ne travaille pas pendant plusieurs années, si je suis invalide à 45 %, etc. Des réponses écrites de l’assureur sont indispensables. Il ne faut rien signer sous prétexte que l’on entend dire : « C’est le mieux pour vous. »

S. V. : Quand l’hypothèse devient réalité, sur quoi faut-il être prudent ?

L. S. : A très court terme, il est nécessaire de veiller à respecter les délais de déclaration du sinistre. Ensuite, il faut sans hésitation se faire aider et entourer, notamment par les organismes sociaux, les associations d’entraide le cas échéant. L’agent d’assurance peut être également utile, dans la mesure où il appartient à un service différent de celui qui décide du versement des primes… En revanche, lorsqu’une expertise est nécessaire, je recommande fortement d’engager un expert médical privé, en contrepoids de celui qui est mandaté par la compagnie d’assurances.

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