« Je connais le coût de votre visite, mais pas ce que je vais gagner »

Stopper le combat entre éleveurs et vétérinaires pour cause d’une facture qualifiée de trop coûteuse. » « Vendre un service proactif avec, pour résultante, un chiffre d’affaires pour les vétérinaires issu non plus à 80 % de la vente de médicaments, mais à 20 %. » C’est avec une mise en scène musclée (^{voir photo}) et des indicateurs éloquents, sortis de leurs expériences, que les vétérinaires du réseau danois KoNet-praksis ont exposé leur réponse à la transformation des élevages laitiers danois lors du récent congrès mondial de buiatrie. « En utilisant l’épidémiologie et ses outils, nous diminuons la quantité dépensée par vache », a démontré notre confrère F. Petersen⁽¹⁾. A ce titre, les outils nécessaires à l’exercice de la médecine de troupeau, leur sens, leur pertinence, leurs caractéristiques qualitatives et leur difficile appropriation ont été décrits par Carsten Enevoldsen, de la Royal Veterinary and Agricultural University de Copenhague.

« Je connais le coût de votre visite, mais pas ce que je vais gagner. » En réponse à ce constat d’éleveur, rapporté par notre consœur Christine Fourichon, maître de conférences à l’école de Nantes, cette dernière a développé l’intérêt du logiciel d’estimation des pertes dues aux maladies en élevage bovin laitier, élaboré par l’unité mixte ENVN-Inra “gestion de la santé animale”. En effet, ce logiciel, disponible en ligne⁽²⁾, permet aussi de prédire l’impact économique des stratégies de gestion de la santé.

Passer à des traitements ciblés requiert le développement d’indicateurs de morbidité

La question de la mise au point des indicateurs et de leur aide à la décision du traitement antiparasitaire a également été prégnante dans l’ensemble des présentations du professeur Jozef Vercruysse, de la faculté de médecine vétérinaire de Gand. « Dans le contrôle des helminthoses, c’est une erreur de ne travailler qu’avec les œufs par gramme sans l’évaluation des pertes économiques associées. » Néanmoins, passer des programmes de traitements actuels à des traitements ciblés requiert le développement d’indicateurs de morbidité. A ce titre, recherche d’indicateurs, de seuils et de méthodes font l’objet d’un programme de recherche, le programme “Parasol”.

Si les nombreuses communications relatives aux affections respiratoires de bovins allaitants ont souligné l’évolution de la fréquence des agents infectieux de l’appareil respiratoire, la nécessaire gestion des facteurs de risque non infectieux reste d’actualité.

• (1) Les médicaments représentent 40 % de leur chiffre d’affaires 2005.

• (2) www.vet-nantes.fr/rech/html/logiciels_re.htm