Une procédure optimisée de sélection réduit les parentés moyennes d'environ 20 %

La sélection intensive chez les animaux domestiques est efficace à court terme, mais entraîne l'augmentation de la consanguinité, ce qui constitue un handicap à long terme. Il est alors essentiel de chercher à définir et à tester, à véritable échelle, une méthode de sélection qui réalise un compromis raisonnable entre progrès génétique et augmentation de la consanguinité », estiment les auteurs d'une étude⁽¹⁾. Ces derniers ont proposé une méthode de gestion optimisée sur les populations sélectionnées de races prim'holstein, montbéliarde et normande. En effet, dans ces trois principales races françaises, de précédents travaux ont mis en évidence l'établissement d'un rythme conséquent d'élévation du niveau de consanguinité (+ 0,2 % par an). L'examen de toutes les étapes de sélection dans les programmes concernant les bovins laitiers montre que l'utilisation de procédures optimisées aurait permis de diminuer d'environ 20 % les coefficients de parenté moyens dans le groupe des reproducteurs, sans abaisser le niveau génétique pour l'ISU⁽²⁾, expliquent les auteurs. Ceci est vrai pour toutes les étapes et toutes les races considérées. « Les conséquences d'une application réelle de ces procédures auraient été une diminution immédiate de la consanguinité, puis une remontée de celle-ci à un rythme environ 20 % moins élevé qu'auparavant. » L'agrément optimisé rejette une fraction importante des taureaux déjà agréés et admet en revanche des taureaux qui n'ont pas reçu l'agrément. Par ailleurs, cet écart d'environ 20 % est retrouvé dans les schémas de sélection porcins et caprins. Les chercheurs en concluent que les comportements des sélectionneurs et des éleveurs sont voisins d'une espèce à l'autre. « Le conseil aux éleveurs en matière d'accouplement est extrêmement important pour que les efforts de gestion de la variabilité génétique, en amont des programmes, portent leurs fruits. Il doit non seulement satisfaire les exigences des éleveurs en matière de complémentarité entre vache et taureau, mais aussi optimiser des critères généraux de la population, selon les concepts actuels de génétique quantitative. »

• (1) J.-J. Colleau et coll : « Gestion optimisée de la parenté et de la consanguinité dans les programmes de sélection des bovins laitiers », Inra Productions animales, 2006, vol. 19, n° 1, pp. 3-14.

• (2) Index de synthèse pour les bovins laitiers en France.