La situation économique des élevages porcins demeure contrastée

Les années 2005 et 2006 sont globalement bonnes pour la production porcine française en termes de résultats économiques, en comparaison avec les précédentes qui ont été mauvaises, selon Michel Rieu, responsable du pôle économie de l’Ifip-Institut du porc. La situation du marché est relativement satisfaisante. L’été a été particulièrement positif. Néanmoins, la situation est très contrastée selon les élevages. 2005 n’a pas résolu les problèmes de tous les éleveurs. » Ces résultats économiques plutôt bons, liés à une augmentation du prix du porc et à une diminution de celui de l’aliment, ne permettent donc pas un assainissement de la situation financière de tous les élevages.

La production porcine française évolue peu depuis 1998, moment où la croissance s’est arrêtée. D’avril 2005 à mars 2006, la production indigène brute (PIB) est restée quasiment stable par rapport aux douze mois précédents, avec 26 millions de têtes. D’avril 2006 à mars 2007, elle devrait baisser de 1 %, poursuivant la tendance des dernières années. Le cheptel porcin a observé une diminution cette année, passant sous la barre des 15 millions. « Au niveau des chiffres de production, un arrêt de la croissance est observé depuis le début des années 2000. En effet, en Bretagne notamment, la réglementation relative à l’environnement a bloqué le niveau de la production dans les zones de fortes densités », explique l’économiste.

La consommation suit la même évolution, mais avec un affaiblissement plus marqué de 2,3 % en 2004. Les échanges, quant à eux, se sont accrus, à l’exportation comme à l’importation. Leur solde est excédentaire de 141 000 tonnes, en hausse de 22 % entre 2003 et 2004. Malgré les années relativement bonnes de 2005 et 2006, Michel Rieu constate un manque de dynamique dans la filière : moins de développement et moins d’installations d’éleveurs. « Cela a notamment contribué à freiner le mouvement de modernisation des élevages. D’où un risque de retard du point de vue technique et en termes de performances. Ce qui n’est pas le cas d’autres pays qui ont beaucoup construit et concentré les élevages, comme le Danemark, l’Espagne et même l’Allemagne, qui pourrait dépasser la France pour la spécialisation des élevages. »