La dystrophie de l’épithélium pigmentaire peut être soignée par thérapie génique - La Semaine Vétérinaire n° 1241 du 14/10/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1241 du 14/10/2006

Pathologie comparée. Avancée dans la recherche sur l’amaurose congénitale de Leber

Actualité

Auteur(s) : Valentine Chamard

L’amaurose congénitale de Leber est une maladie génétique de la rétine, responsable de cécité ou de malvoyance, qui touche de 10 à 20% des enfants aveugles, soit 1 000 à 2 000 enfants en France. L’unité U649 de l’Inserm, basée à Nantes, a réussi à rendre la vue à des chiots de race briard atteints de dystrophie de l’épithélium pigmentaire, affection servant de modèle à cette maladie.

D’un point de vue clinique, le fond d’œil des sujets atteints est en général normal dans les premiers mois de la vie, puis évolue vers une atrophie irréversible de la rétine, laquelle présente alors une activité électrique nulle. La maladie est provoquée par des mutations qui peuvent toucher différents gènes (huit on été identifiés à ce jour). Les recherches se sont portées sur la mutation du gène RPE65, qui code pour la protéine du même nom, spécifiquement exprimée dans l’épithélium rétinien et qui intervient dans la synthèse de la rhodopsine, pigment visuel. Cette mutation entraîne un dysfonctionnement des photorécepteurs qui, dans ce cas, réagissent peu à la lumière.

Afin de mener à bien cette étude, des chiots de race briard, pour laquelle une mutation similaire du gène RPE65 est connue, ont été sélectionnés par l’unité U583 de l’Inserm, basée à Montpellier et dirigée par Christian Hamel. Des prises de sang suivies de PCR (polymerase chain reaction) ont permis de dépister deux animaux issus d’élevages français, porteurs de la mutation. Le croisement de ces deux chiens a conduit à une descendance d’individus homozygotes pour la mutation. Pendant trente mois, les chercheurs ont également étroitement collaboré avec deux enseignants-chercheurs à l’école vétérinaire de Nantes, nos confrères Jack-Yves Deschamps et Yan Chérel.

Un vecteur porteur d’un transgène thérapeutique (gène RPE65 normal) a été inoculé aux chiens dans un seul œil. Tous les animaux traités entre l’âge de huit et onze mois ont retrouvé une activité des photorécepteurs, mise en évidence par un tracé électrorétinographique. Des parcours d’obstacle franchis avec succès ont, quant à eux, permis d’évaluer la fonction visuelle de ces chiens. Seul un animal, traité à l’âge de trente mois, n’a pas recouvré la vue. Cela laisse penser qu’il est nécessaire qu’un certain nombre de photorécepteurs soient encore fonctionnels au moment du traitement.

Le principe de précaution a fait opter pour un promoteur non viral

De précédentes publications, notamment américaines, ont déjà fait état de thérapies géniques chez des chiens atteints de cette maladie. Cependant, le vecteur utilisé dans le cadre de ces travaux ciblait non seulement l’épithélium rétinien, mais également les photorécepteurs, à la différence de l’étude menée par l’équipe nantaise. Fabienne Rolling, chargée de recherche au sein de l’unité Inserm U649 (“vecteurs viraux et transfert de gènes in vivo”), explique que « ce ciblage précis est permis par l’utilisation d’un vecteur AAV de type 4 (adeno-associated virus) et du promoteur spécifique du gène RPE65 humain. Celui-ci permet l’expression du transgène précisément dans les cellules rétiniennes à l’origine du dysfonctionnement visuel et limite les risques de complication. En effet, un promoteur viral “classique” engendre une expression plus forte du transgène ainsi qu’un tropisme plus large. Le principe de précaution nous a fait opter pour un ciblage précis des cellules lésées, garantissant la biosécurité de la thérapie ». Cette sécurité d’utilisation permet d’envisager un essai clinique chez l’homme, auquel l’équipe s’attelle.

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