L’influenza aviaire affaiblit un peu plus la filière avicole

En 2005, la production française de volailles, de 1,918 million de tonnes, a baissé de 2,8 % par rapport à 2004. Sur les dix dernières années, elle a diminué de 9 % et même de 17 % depuis le point haut de 1998. En effet, de 1990 à 1998, la production avicole, toutes espèces confondues, ne cesse de progresser, elle double même. Depuis, les volumes produits reculent, malgré un sursaut passager, lié à la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) de 2000-2001 et au report de la consommation de viande rouge sur la volaille.

La filière souffre depuis 1998 des accords du GATT⁽¹⁾ qui ont diminué les restitutions à l’exportation. Avant cet accord, le marché français exportait 40 % de sa production de volailles, dont une moitié dans l’Union européenne et l’autre dans les pays tiers. En 2005, les exportations n’absorbaient plus que 35 % de la production. Depuis plusieurs années, le Moyen-Orient, comme la Russie, se tournent plutôt vers les volailles brésiliennes et thaïlandaises. Par ailleurs, les débouchés communautaires se contractent. En effet, le Royaume-Uni et l’Allemagne achètent préférentiellement des volailles aux pays tiers. L’excédent commercial est ainsi revu à la baisse, d’autant que les importations progressent. En 2005, les exportations de volailles étaient d’un volume deux fois et demie supérieur aux importations. Elles étaient trois fois plus importantes en 2004, cinq fois plus en 2000, près de huit fois plus en 1990 et quinze fois plus en 1980.

L’épizootie d’influenza aviaire a accentué la baisse des débouchés avicoles, en France comme à l’étranger, surtout à la suite de la contamination d’un élevage français, en février dernier. Depuis le 18 juin, la France a recouvré son statut indemne et les exportations reprennent lentement.

La baisse de la consommation de volailles, sensible surtout à partir du mois d’octobre 2005, peine à retrouver son niveau d’avant la crise. Dans ce contexte de grippe aviaire, les cours de poulets entiers à Rungis s’étaient effondrés à l’automne 2005 : au quatrième trimestre 2005, les poulets standard et label ont observés respectivement des replis de 16,5 % et 21,8 % par rapport au même trimestre 2004. Les cours du poulet ont observé une reprise à partir du printemps dernier sans néanmoins atteindre les niveaux des années précédentes.

• (1) General Agreement on Tariffs and Trade. Source : Agreste et Itavi.