L’épizootie de blue tongue progresse partout dans le nord de l’Europe, sauf en France

Plus de cinq cents foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) sont comptabilisés dans le nord de l’Europe, depuis la découverte du premier cas, le 17 août dernier. L’épizootie poursuit donc sa progression de façon spectaculaire depuis une dizaine de jours. Les dernières informations, fournies le 9 octobre par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), font état de 235 foyers confirmés en Belgique : 111 concernent des bovins et 124 des ovins. 153 nouveaux foyers ont été détectés sur le territoire belge entre les 2 et 9 octobre, soit une vingtaine par jour. Pour l’instant, la France est relativement épargnée par la maladie. “Seuls” quatre foyers ont été détectés sur le territoire continental à Brognon, Hierges, Tailly (Ardennes), Beaurieux (Nord), auxquels il faut ajouter un cas “importé” de Belgique, détecté à Ferrière-en-Parthenay (Deux-Sèvres). Sur les cinq bovins positifs, deux seulement ont présenté des symptômes de la maladie. En France, la surveillance de l’affection repose sur les suspicions cliniques, une surveillance entomologique ainsi que sur des dépistages sérologiques. Une enquête de prévalence a d’ailleurs récemment été mise en place au sein des périmètres interdits, instaurés autour des quatre foyers français.

Une enveloppe de 1,5 million d’euros est attribuée à la filière bovine

Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, a annoncé le 6 octobre dernier une mesure de soutien aux éleveurs situés dans les zones réglementées vis-à-vis de la maladie. En effet, tout ou partie des quatorze départements du nord de la France sont en zone de protection et/ou de surveillance. Cette aide financière permettra aux éleveurs de veaux de huit jours et de broutards, situés dans les zones réglementées, de maintenir dans leur exploitation leurs animaux. L’indemnisation permettra de couvrir le manque à gagner. Cette mesure concerne 15 000 veaux de huit jours et 15 000 broutards, habituellement commercialisés entre septembre et janvier, en dehors des zones de restriction. Une première enveloppe de 1,5 million d’euros y sera consacrée. Par ailleurs, Dominique Bussereau a demandé à Bernard Senegal, ingénieur général du génie rural, des eaux et forêts, et André Vigouroux, inspecteur général de la santé publique vétérinaire, de conduire une mission d’analyse des dispositions sanitaires mises en place sur le terrain. Il leur a également demandé d’évaluer l’impact du dispositif et de proposer des mesures de soutien aux filières. Les deux experts, en mission depuis le 2 octobre dernier, se sont déjà rendus dans le département des Ardennes, de la Marne et de l’Aisne pour y rencontrer les représentants professionnels des filières concernées.