Les appareils numériques sont des outils à inclure dans le plateau technique du praticien

La photographie numérique se généralise aussi bien auprès des particuliers que des photographes professionnels ou des amateurs éclairés. Les vétérinaires ne font pas exception. Les appareils photo numériques (ou APN) se répartissent en trois familles principales : les compacts numériques, les réflex numériques et les appareils de type “bridge” (qui, comme leur nom l’indique, font le pont entre les deux premières catégories).

Les compacts sont simples à utiliser, incluent des réglages automatiques (avec différents préréglages d’exposition pour les portraits, les paysages, la macro, la faible luminosité, etc.). Ils sont généralement équipés d’un zoom optique 3x (équivalent d’un objectif 38-105 mm en 24 x 36 argentique). Le flash intégré est parfois de piètre qualité et des problèmes de sous-exposition peuvent être rencontrés lorsque la luminosité est faible. La visée s’effectue à l’aide d’un écran LCD qui restitue parfaitement le cadrage final, à la différence du viseur, soumis à l’effet de parallaxe. Le poids et l’encombrement sont réduits.

Les réflex se montrent plus complexes à utiliser. Ils possèdent de nombreux modes d’exposition automatiques, un mode manuel qui débraye tous les automatismes et des modes semi-automatiques qui privilégient la vitesse ou l’ouverture. Ils permettent les prises de vue en rafale. Les objectifs sont interchangeables au sein d’une même marque (il est même parfois possible d’employer les anciens objectifs d’un réflex argentique). Le flash intégré est de bonne qualité. Tous les modèles possèdent un porte-griffe pour flash externe. La résolution du capteur CCD est supérieure à celle des modèles compacts (de 7 à 10 mégapixels au lieu de 3 à 6). La visée s’effectue avec un viseur optique qui renvoie, à l’aide d’un prisme, le cadrage exact de la photo à prendre. L’écran LCD ne sert pas à la prise de vue, mais à la visualisation des photos déjà réalisées. Un réflex numérique est plus lourd et plus encombrant qu’un compact, mais dispose d’une meilleure prise en main. De plus, les réflex sont équipés de stabilisateurs optiques qui réduisent encore le risque de flou pour des distances focales élevées.

Quant aux appareils photo numériques de type “bridge”, ils constituent un compromis entre les deux familles précédentes. Ils possèdent un objectif zoom non interchangeable de grande amplitude (10x à 12x) équivalent à un 38-380 mm ou 36-432 mm. La résolution du capteur CCD est de 5 à 10 mégapixels. La visée s’effectue, au choix, avec un viseur électronique (comme pour les caméscopes numériques) ou l’écran LCD. Tous deux restituent une image qui donne le cadrage exact de la photo finale. Les appareils de type “bridge” possèdent de nombreux modes d’exposition automatiques, permettent de débrayer en manuel et de réaliser des prises de vues en rafale.

Quel que soit le type d’appareil, les critères de choix restent identiques

Une fois la famille d’appareil photo numérique choisie, certains critères de base doivent être pris en compte à l’achat.

Le premier est la résolution du capteur CCD. Exprimée en mégapixels, elle définit la finesse de grain de la photographie finale. Plus la résolution est élevée, plus l’image sera nette. La taille du document électronique généré augmente en parallèle, ce qui diminue la quantité de photos stockées sur une carte mémoire de capacité donnée.

Il convient en outre de veiller à la puissance du zoom optique, qui est exprimée en grossissement. Le zoom numérique présente peu d’intérêt, car il ne fait que grossir une partie de l’image en diminuant d’autant sa résolution, comme peut le faire tout logiciel de retouche photographique sur ordinateur.

L’équivalence de sensibilité ISO est aussi à prendre en compte. Comme pour les pellicules argentiques, l’augmentation de la sensibilité ISO permet de travailler en plus faible luminosité avec le même couple vitesse/ouverture.

Par ailleurs, l’ergonomie et une bonne prise en main de l’appareil numérique garantissent une stabilité convenable lors de la prise de vue.

Taille, luminosité et contraste de l’écran LCD doivent permettre de photographier en situation de forte luminosité. Un écran LCD débrayable constitue un atout pour économiser les batteries lors d’usage extérieur, le cadrage étant alors effectué à l’aide du viseur.

Par ailleurs, selon l’usage que l’on souhaite faire de l’appareil, il convient de s’attacher plus particulièrement aux différents modes d’exposition automatiques, à la présence du mode macro ou au mode manuel.

D’autres critères de choix ont également leur importance, comme l’autonomie des batteries, l’esthétique de l’appareil, le poids, la solidité du boîtier ou encore le format de la carte mémoire. De 64 Mo à 2 Go, Compact Flash, Smart Media, Memory Stick et Secure Digital rivalisent de capacité.

L’appareil photo numérique a de nombreuses applications dans le domaine vétérinaire

Dans le domaine du multimédia, l’appareil photo numérique permet d’enrichir en illustrations le site Internet de la clinique, de réaliser un panneau d’affichage à apposer en salle d’attente pour présenter les services proposés, etc. Un compact d’entrée de gamme convient parfaitement à ce type d’usage. L’appareil numérique présente également des applications médicales. Ainsi, il permet d’enrichir le dossier d’images permettant d’identifier l’animal, ou d’assurer un suivi. Les logiciels de gestion de cabinet offrent la possibilité de créer facilement des liens vers des fichiers images. Parmi les domaines d’application particulièrement adaptés figurent la dermatologie, la chirurgie (information du propriétaire sur les étapes clés d’une intervention), l’ophtalmologie, la radiographie (numérisation des clichés) et l’anatomopathologie (clichés macroscopiques des pièces d’autopsie). Pour la dermatologie et l’autopsie, un appareil compact suffit, à condition de disposer d’un éclairage correct de la zone à photographier, et de pouvoir travailler en macro. En chirurgie, les problèmes d’éclairage et de mise au point sont fréquents. Un appareil plus évolué est donc indiqué (modèle bridge voire réflex). Un débrayage de l’autofocus ainsi qu’une mise au point manuelle peuvent se révéler nécessaires. Enfin, la réalisation de photographies dans le cadre de l’ophtalmologie est difficile. Elle nécessite d’une part un appareil haut de gamme, souvent équipé d’un flash externe en couronne, d’autre part la maîtrise de la technique photographique. La numérisation des radiographies posées sur un négatoscope est envisageable à l’aide d’un appareil numérique sur pied, travaillant en mode sans flash, avec une sensibilité et une ouverture maximales.

Dans le cadre des cas référés, il peut être utile de fournir des documents photographiques au confrère qui prend l’animal en charge. Ils peuvent facilement être envoyés par courrier électronique, une fois la taille du fichier optimisée (diminution de la résolution et ajustement de la compression).

Les appareils photo numériques ont démocratisé la pratique de la photographie en la rendant simple, instantanée et accessible financièrement. Pour le praticien, il reste à inclure cet outil dans sa panoplie de consultant, afin de tirer avantage de ses nombreuses possibilités.