« Ces dossiers ne sont jamais simples à gérer tant la profession vétérinaire s’autoprotège »

Il peut arriver, que ce soit pour des chiens, des chats ou des chevaux, que certains dossiers me conduisent à mettre en cause tel ou tel praticien. Je ne le fais qu’après mûre réflexion.

Ces dossiers ne sont jamais simples à gérer tant, il faut bien le dire, la profession vétérinaire s’autoprotège. C’est d’autant plus vrai dans des domaines où le nombre de praticiens ou d’experts est réduit. Il est donc difficile d’obtenir d’un vétérinaire qu’il conteste le diagnostic ou le protocole thérapeutique d’un confrère.

Je peux toutefois comprendre une telle confraternité tant il devient difficile pour cette profession, comme cela le sera d’ailleurs bientôt pour les avocats, d’assurer sa responsabilité professionnelle. Comme je l’ai dit lors d’un colloque des vétérinaires équins qui s’est tenu dans ma ville, le Touquet, la profession vétérinaire ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion de fond à cet égard.

Il ne faut pas oublier pour autant que derrière un sinistre animal se profile une grande souffrance et bien souvent une importante détresse humaine. Ce que les tribunaux comprennent de mieux en mieux d’ailleurs. Il m’arrive aussi, bien entendu, d’être Partie civile auprès du Conseil de l’Ordre des vétérinaires dans des affaires dites de trafics d’animaux de compagnie dans lesquelles des vétérinaires un peu trop compatissants sont mis en cause. Il est regrettable que, dans ce genre de dossier, il n’y ait pas une meilleure collaboration entre les avocats des différentes parties civiles. Cela éviterait des audiences parfois surréalistes au cours desquelles certains sont plus au fait que d’autres.