Les praticiens spécialistes des chats se sont réunis à Rome - La Semaine Vétérinaire n° 1239 du 30/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1239 du 30/09/2006

Congrès. European Society of Feline Medicine

Actualité

Auteur(s) : Karin de Lange

Plus de trois cent vingt praticiens spécialistes des chats venus d'Europe et d'ailleurs se sont retrouvés du 8 au 10 septembre dernier à Rome (Italie). Ils se réunissaient à l'occasion du symposium annuel de l'European Society of Feline Medicine (ESFM), une division de la fondation britannique Feline Advisory Bureau (FAB).

Kenny Simpson (Cornell, Etats-Unis) a confirmé que les entéropathies chroniques sont difficiles à diagnostiquer. « Les animaux sont souvent présentés avec des signes digestifs vagues », a-t-il indiqué. Des vomissements chroniques et une diarrhée de l'intestin grêle sont fréquemment observés lors de la maladie inflammatoire chronique de l'intestin (inflammatory bowel disease, IBD), souvent liée à l'hypersensibilité ou à l'intolérance alimentaire. Le traitement devrait donc inclure une modification alimentaire (de préférence un régime aux protéines hydrolysées), ainsi qu'un supplément de cobalamine (vitamine B12) par injection. Si aucune réponse thérapeutique n'est notée, le traitement peut être complété par une cure courte de métronidazole (« évitez de le prescrire à long terme, la molécule est génotoxique », a estimé Kenny Simpson) et de prednisolone à la dose de 2 à 4 mg/kg/j par voie orale.

Les infections dues à Helicobacter sont moins pathogènes chez les félins que chez l'homme

Lors de son intervention sur les organismes Helicobacter-like, Kenny Simpson a rappelé qu'environ la moitié de la population mondiale est porteuse du germe, mais que l'infection est subclinique à 80, voire 90 %. L'espèce prédominante chez le chat est H. heilmannii, mais celle-ci est également trouvée chez environ 4 % des personnes. Cependant, le risque de zoonose semble faible, puisque le sous-type principal chez l'homme est H. heilmannii type 1, tandis que les types 2 et 4 sont le plus fréquemment observés chez le chat. Les infections causées par Helicobacter sont en général moins pathogènes chez le chat que chez l'homme : dans l'espèce féline, ni ulcères ni hyperacidité ne sont observés. Les antacides sont donc inutiles lors d'une infection clinique, mais une cure de quatorze jours de claritromycine, d'amoxicilline ou de métronidazole est souvent bénéfique.

Prenant l'exemple d'un chat qui a avalé une aiguille à coudre, Richard Malik (Australie) a invité à la réflexion sur l'approche décisionnaire clinique. Il a incité les participants à faire une bonne évaluation clinique avant de « foncer tête baissée dans le traitement ». S'efforçant de pratiquer de la médecine fondée sur les preuves scientifiques (evidence-based medicine), les praticiens devraient non seulement consulter des confrères et des livres de référence, mais aussi les bases de données vétérinaires disponibles en ligne, estime-t-il. Il a rappelé également que les études rétrospectives de cas « pèsent plus lourd » que les cas cliniques individuels, et que l'année, le pays et l'institution qui publient l'article peuvent également donner des indications sur sa pertinence.

L'administration de médicaments oraux peut engendrer un stress

David Gould (Royaume-Uni) a fait une présentation pratique et interactive de cas cliniques en ophtalmologie féline, dont un cas de kératite dû à l'herpèsvirus félin (FHV1), qui provoque souvent une kératite au motif typique dendritique. Le traitement – « uniquement lors des cas aigus ! », a précisé David Gould – consiste en l'administration d'antiviraux locaux, comme le triflurothymidine (cinq fois par jour, pendant deux à trois semaines) et éventuellement en de la L-lysine orale – « même si la preuve scientifique de son effet reste faible pour l'instant », a-t-il expliqué. Il a également rappelé que l'infection par le FHV1 est latente et l'apparition des signes cliniques fortement liée au stress. Puisque l'administration fréquente de gouttes oculaires et de médicaments oraux peut constituer un fort élément de stress, il a vivement recommandé de « ne pas surmédiquer » ces chats. « Parfois, j'arrête tout traitement et je renvoie l'animal chez lui pour un mois. Souvent, il récupère tout seul », a-t-il indiqué.

La population de chats errants ne cesse de croître à Rome

Les participants ont en outre pu visiter le “sanctuaire” des chats de Torre Argentina, situé dans les ruines de quatre temples romains. 250 félins en moyenne y sont soignés en permanence par une petite équipe de volontaires, qui font en outre stériliser quelque 2 000 chats errants par an. La position du gouvernement italien, qui interdit toute euthanasie de chats errants, mais qui ne propose pas de soutien à des alternatives qui permettraient de limiter la population féline sauvage, a entraîné l'explosion des chats errants à Rome, dont le nombre est estimé à 180 000. En Italie, la population féline de compagnie est évaluée à 7,5 millions et le nombre de chats errants à plus de 20 millions…

Lors du symposium, un nouveau bureau exécutif de l'ESFM a été nommé. Il est constitué de Myra Forster van Hyfte (Royaume-Uni), présidente, de Sarah Caney (Royaume-Uni), secrétaire, de Michiel Kraaijer (Pays-Bas), responsable des adhésions, de Andy Sparkes (Royaume-Uni), rédacteur en chef (Journal of Feline Medicine and Surgery), de Daniele Gunn-Moore, représentante du FAB et de Claire Bessant, directrice exécutive du FAB.

En outre, une réunion fondatrice de la Fédération de vétérinaires félins (FVF), qui rassemble les groupes d'étude et d'autres associations de vétérinaires félins, s'est tenue à Rome. Son but, réunir contacts et expertise, a éveillé l'intérêt de plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, l'Italie et la France(1).

Le prochain congrès de l'ESFM se déroulera à Prague (République tchèque) du 21 au 23 septembre 2007. Mais, entre-temps, deux journées de formation seront organisées dans le cadre du congrès de la Fecava à Dubrovnik (du 28 mars au 1er avril 2007), et son congrès “satellite” traditionnel sera proposé lors du congrès de la BSAVA à Birmingham (le 11 avril 2007)(2).

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