Les centres éducatifs des chiens d'utilité publique ont leur label

Depuis l'été, une commission est en charge⁽¹⁾ de la labellisation des centres d'éducation des chiens guides d'aveugle et des chiens d'assistance. C'est la troisième étape dans la reconnaissance légale de ces structures. Elle fait suite à la loi du 11 février 2005 qui reconnaît, pour la première fois, que le chien est un moyen de compenser une incapacité physique, au même titre que les aides humaine et technique (canne blanche, fauteuil roulant, par exemple), lesquelles sont déjà reconnues. Le 28 décembre 2005, les allocations versées aux personnes handicapées pour les frais de nourriture des animaux issus de ces centres étaient définies.

Cet arrêté est le fruit du travail de nombreuses instances, notamment de l'association pour l'éducation de chiens d'assistance pour handicapés (Handi'chiens), de la Fédération française de chiens guides d'aveugle, de la Direction générale de l'action sociale (DGAS) et du ministère de l'Agriculture. Notre confrère Alain Fontbonne, maître de conférences à Alfort, a apporté sa contribution pour l'élaboration des critères de sélection des animaux.

Chaque structure bénéficie d'un vétérinaire référent pour sélectionner les chiens

La création de cette commission, nommée pour trois ans, vise à rendre un avis sur la labellisation des centres d'éducation qui en font la demande. Le label ne pourra être obtenu qu'après avoir rempli des critères dressés dans une liste exhaustive par cet arrêté. Celle-ci définit notamment le matériel dont doit disposer le centre, les critères de sélection des chiens, des familles d'accueil et des personnes handicapées, les savoir-faire indispensables du chien à la fin de son éducation, ou encore les compétences que doit posséder un éducateur intervenant dans ces centres. Chaque structure doit également disposer d'un vétérinaire référent pour aider à la sélection des animaux (dépistage de la dysplasie, détection de troubles du comportement, etc.) et effectuer les soins exigés (stérilisation et vaccination entre autres).

Hélène Bost-Hourticq, présidente de l'association Handi'chiens, souligne que cette labellisation représente un gage de qualité et évitera une usurpation du titre de chien guide ou d'assistance par des organismes qui ne répondraient pas aux exigences demandées. « Le label est un gage de qualité d'éducation de ces chiens de haut niveau », précise-t-elle.

Jean-Luc Vuillemenot, secrétaire général de l'Association française d'information et de recherches sur l'animal de compagnie (Afirac) indique qu'à terme, la législation pourrait aboutir à la définition d'une formation diplômante pour les éducateurs canins. Elle permettrait une homogénéisation des voies d'apprentissage et d'éducation du chien entre les différentes structures. L'avantage d'une telle formation serait également sa transversalité entre les différents centres de formation.

Hélène Bost-Hourticq espère, quant à elle, que les charges liées au stage de deux semaines pendant lesquelles la personne handicapée apprend à devenir le maître de son chien seront bientôt définies et prises en compte.

• (1) JO du 14/9/2006, arrêté ministériel du 2/8/2006 relatif à la composition et aux modalités de fonctionnement de la commission de labellisation des centres d'éducation des chiens guides d'aveugle ou d'assistance ainsi qu'aux critères techniques de labellisation desdits centres (article L. 245-3 du Code de l'action sociale et de familles).