Les associations départementales VPT conservent leur entière marge de manœuvre

Les dernières assises de Vétérinaires pour tous (VPT)-France organisées à Palavas-les-Flots en mai dernier ont été l'occasion de décider la refonte de la fédération. Un nouveau bureau provisoire depuis est en place : Guy Hannotte, praticien à Lens (Pas-de-Calais), en est le président, Claude Laugier, praticien à Marignane (Bouches-du-Rhône), le vice-président, François Decazes, praticien à Bordeaux (Gironde), le secrétaire chargé de la communication et Gaëtane Liagre, praticienne à Longuenesse (Pas-de-Calais), la trésorière. « Avec le recul d'une bonne dizaine d'années, il nous a semblé important d'étendre au plan national les systèmes qui fonctionnent bien localement », explique François Decazes. « Pour qu'un mode d'organisation soit suivi avec succès, il faut qu'il soit décidé avec l'accord des adhérents locaux », témoigne Nathalie Simon, présidente de VPT-44 (Loire-Atlantique).

L'une des missions de VTP est l'aide aux soins des animaux des personnes à faibles revenus. Et sa politique générale est de privilégier les soins médicaux d'urgence, en excluant parfois les soins purement préventifs (comme la vaccination) ou de convenance et le traitement de maladies chroniques ou incurables. Pour financer cette mission, deux départements bénéficient de subventions publiques leur permettant un fonctionnement satisfaisant. En Loire-Atlantique, les 55 vétérinaires adhérents réalisent plus de 600 actes par an (le secrétariat traite environ 700 demandes annuelles, dont un petit tiers est refusé, car elles ne répondent pas aux critères médicaux, sociaux ou géographiques de VPT). La situation est à peu près semblable en Gironde, où VPT regroupe 60 adhérents (environ un tiers des cliniques) et traite quelque 650 dossiers par an, « avec un panier moyen par dossier de 35 € », indique Jean-Pascal Gasparoux, son président.

L'association Anim'aide lance, dès octobre, son “opération pièces jaunes”

L'association Anim'aide, membre de VPT-France, a la particularité d'être une structure régionale qui regroupe les cinq départements des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie (120 adhérents). Elle expérimente un financement sous la forme d'un fonds de solidarité à partir d'octobre. « Nous allons faire appel à la générosité des clients des cabinets vétérinaires et récolter leurs dons dans des troncs, résume Philippe Goessaert, président d'Anim'aide. Nous avons déjà expérimenté ce système de tirelire dans le cadre d'une campagne pour la stérilisation des chats errants. C'est pourquoi nous sommes persuadés que cela va fonctionner et nous tablons sur l'obtention de 1 à 2 € par jour et par clinique. » Les bénéficiaires de l'opération seront sollicités pour participer aux soins prodigués à leur animal à hauteur d'environ 15 €, soit un tiers des frais en moyenne. « La gratuité complète est difficile à proposer en l'absence de subventions et les personnes tiennent d'ailleurs souvent à participer, à la mesure de leurs possibilités », remarque notre confrère.

Les membres de l'association souhaiteraient plus de solidarité intraprofessionnelle

VPT bénéficie d'un soutien franc du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL). « Nous retrouvons souvent les mêmes participants, avec une double casquette, syndicale et sociale », remarque Claude Laugier, lui-même président de la commission “protection animale” du SNVEL. « Le syndicat accorde une aide concrète, matérielle et logistique à l'association. » Les responsables des associations départementales regrettent la faible proportion de confrères prêts à s'investir dans VPT au-delà de l'adhésion. En outre, certains praticiens non adhérents renvoient parfois des clients nécessiteux vers l'association. « Nous avons besoin d'autodiscipline, reconnaît François Decazes. Même si cette clientèle est concentrée géographiquement, nous souhaitons délayer les demandes afin que l'effort soit partagé. Ces aides sont d'ailleurs trop souvent considérées comme un dû à l'extérieur de la profession et nous souhaitons être mieux reconnus dans notre rôle social. »

Aujourd'hui, VPT-France fédère douze départements particulièrement actifs, grâce aux 350 confrères adhérents. D'après François Decazes, « de nombreuses structures ou des personnes isolées ont le désir d'agir. Nous avons donc la volonté de simplifier le dépôt des statuts pour les associations qui se créent, voire de permettre à des praticiens de fonctionner en direct avec la fédération lorsque VPT n'existe pas dans leur département ». Et le secrétaire invite tous les confrères à participer à la prochaine assemblée de VPT-France, d'ores et déjà programmée le 28 octobre à Pau.