La gestion de l'exercice “en solo” présente-t-elle plus de difficultés ? - La Semaine Vétérinaire n° 1239 du 30/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1239 du 30/09/2006

Entre nous

FORUM

Assumer l'administration est l'aspect le plus désagréable

Yann Baron, praticien à Nantes (Loire-Atlantique)

J'exerce seul, après une expérience malheureuse en association, car les optiques de travail de mon ex-associé et les miennes étaient totalement différentes. Je me suis installé à Nantes (Loire-Atlantique). Grâce à la proximité de l'école vétérinaire, je n'ai jamais eu de soucis pour recruter un remplaçant. Ainsi, je n'ai jamais passé d'annonces. En revanche, je reçois de nombreuses candidatures spontanées.

Afin de trouver un salarié “fidèle”, je me suis organisé avec un confrère. A deux, nous pouvons lui proposer un deux tiers temps. Il nous suffit de nous entendre sur nos dates de congés et tout se passe pour le mieux. De plus, l'agglomération nantaise est dotée d'un système de gardes bien organisé ; je ne suis d'astreinte qu'un week-end tous les deux ou trois mois et deux ou trois nuits par mois, ce qui est tout à fait confortable. Cette situation me permet de prendre un jour de congé par semaine, six semaines de vacances par an, et de pouvoir m'absenter pour des formations. Mais après une absence, le retour est plus dur pour un praticien qui exerce seul. Il faut tout remettre en place : les commandes, le suivi des cas problématiques, etc.

Une autre facette désagréable de ce type d'exercice est la nécessité de tout gérer : la comptabilité, le personnel, les clients, les commandes, etc. Ces tâches qui ne peuvent être partagées exigent beaucoup de temps et d'énergie. Outre cet aspect de mon activité, j'apprécie d'exercer seul. Face à des cas complexes, je ne me sens pas isolé : je n'hésite pas à contacter d'autres praticiens avec qui j'entretiens de bonnes relations et à référer les cas si nécessaire. Les rapports que j'ai établis avec mes confrères sont excellents et beaucoup plus professionnels que ceux qui peuvent exister avec un associé.

Cette situation est assortie de fragilité

Nicolas Jacquemin, praticien à Maisons-Alfort (Val-de-Marne).

Une fois mes études terminées, j'ai tenté une expérience professionnelle en association, qui n'a pas fonctionné. Par la suite, j'ai décidé de créer seul ma propre structure, à la fois par choix personnel et économique. Je n'étais pas prêt à faire des concessions avec un éventuel associé. Le fait d'exercer “en solo” m'offre une grande liberté. Je n'ai pas à négocier les dates de vacances, ni les moindres détails de fonctionnement de la clinique. Par exemple, la décision d'investir dans un bistouri électrique ou un nouvel analyseur n'appartient qu'à moi.

En cas de doutes sur des cas complexes, je me réfère à un réseau d'amis que je contacte volontiers et à qui il m'arrive de demander des conseils pour des décisions importantes. Lorsque je m'absente pour des congés ou des formations, je fais appel à une remplaçante régulière.

Tout s'est bien passé jusqu'à présent, mais je suis conscient que cette situation est assez fragile. On peut se retrouver dans l'incapacité temporaire d'exercer et ne pas avoir de remplaçant sous la main. De même, il est parfois un peu lourd de devoir tout assumer. Parfois, j'apprécierais notamment de pouvoir partager les tâches administratives. Aussi, même si je ne regrette absolument rien et si je suis satisfait de la situation actuelle, j'envisage de m'associer à moyen terme.

Travailler seule me confère une immense liberté et les clients s'adaptent parfaitement

Charlotte Blayo, praticienne à Paris.

Avant d'opter pour ce type d'exercice j'ai effectué de nombreux remplacements auprès de praticiens exerçant seuls ou en association. J'ai ainsi eu l'occasion de travailler au sein d'associations qui ne fonctionnaient pas bien et, à quelques rares exceptions près, ce mode d'exercice ne m'a pas semblé harmonieux.

Je désirais m'installer à Paris et ne trouvant aucun vétérinaire avec qui m'associer, je me suis donc installée seule, sans auxiliaire. Travailler dans une grande agglomération, où de nombreuses structures sont ouvertes toute l'année et où il existe un grand nombre de services de gardes me permet de fermer mon cabinet lorsque je décide de partir en vacances ou de participer à un séminaire. Je préviens ma clientèle à l'avance de mes dates de congés et cela ne pose aucun problème. En début d'année, à la suite d'un accident, j'ai été contrainte de fermer immédiatement pour quatre mois, sans avoir la possibilité de présenter la clientèle et les locaux à un éventuel remplaçant. En revenant, j'ai eu la surprise de constater que je n'avais perdu que d'éventuels nouveaux clients. J'avais fait apposer sur la porte du cabinet une affichette indiquant les coordonnées de deux confrères. Mais lorsque j'ai repris le travail, les clients sont revenus et j'ai eu la chance de recevoir de leur part plusieurs messages de sympathie.

Quand je pratique des actes chirurgicaux ou que j'effectue des visites à domicile, il m'arrive de fermer le cabinet pendant la matinée. Mes clients y sont habitués et, généralement, ils viennent l'après-midi pour les consultations ou passent un coup de téléphone avant de se déplacer le matin s'il s'agit d'une urgence. Certes, ma façon d'exercer peut ne pas plaire à tous, mais la région parisienne compte suffisamment de praticiens pour que chacun puisse en trouver un qui lui convienne.

Lorsque je me retrouve face à un cas complexe ou à un problème technique, j'active mon réseau d'amis vétérinaires avec lesquels j'entretiens des contacts parfois pluriquotidiens. Je ne me sens donc absolument pas isolée et le fait de travailler seule me confère une immense liberté que je ne suis pas prête à sacrifier.

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