Un foyer d’anémie infectieuse équine est déclaré en Irlande pour la première fois

Le 1^er septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a confirmé la présence d’un foyer d’anémie infectieuse équine en Irlande du Nord (à Magherafelt). Ce pays était, jusqu’à ce jour, indemne de la maladie. Les sujets atteints sont des poulains et des adultes de race pur-sang.

L’infection provient de l’injection chez les chevaux d’un plasma hypperimmun

L’enquête épidémiologique a permis de déterminer l’origine de la contamination. Il s’agit de l’injection par voie intraveineuse d’un plasma hyperimmun destiné à la lutte contre les infections pulmonaires provoquées par la bactérie Rhodococcus equi qu’avaient reçu les chevaux. Le plasma porteur du virus est originaire d’Italie et n’est pas commercialisé par un laboratoire pharmaceutique. Il a été utilisé dans le haras concerné à titre privé.

Les mesures prises par les services vétérinaires de Belfast sont similaires à celles pratiquées en France lors de la détection d’un foyer d’anémie infectieuse équine, avec arrêté de déclaration d’infection ou de mise sous surveillance. Tous les animaux dont le test de Coggins (immunodiffusion en gélose) se révèle positif dans l’élevage et dans le périmètre de mise sous surveillance sont euthanasiés, qu’ils soient cliniquement atteints ou non. Dans le cas présent, la séropositivité a uniquement concerné les chevaux du haras ayant utilisé le plasma. A ce jour, le foyer est circonscrit.

Notre comfrère Guillaume Fortier, du Laboratoire Frank Ducomble (Calvados), de retour d’Irlande, souligne le caractère accidentel et particulier de cette transmission⁽¹⁾. En effet, les doses infectantes semblent avoir provoqué la mort des premiers poulains en quelques jours, avec une contamination de leurs mères. Les signes cliniques et anatomopathologiques chez ces jeunes sujets rappellent les anciens cas suraigus décrits en France dans les années 70. Le médicament incriminé n’ayant pas été distribué à grande échelle, et des mesures adéquates ayant été instaurées, aucune extension à d’autres élevages n’est à déplorer pour le moment.

Le foyer est circonscrit, mais la prévention est renforcée dans plusieurs pays

Des contrôles renforcés sont mis en place par les autorités en France, en Allemagne, en Irlande et au Royaume-Uni, pays dans lesquels de nombreux chevaux de race pur-sang transitent et sont échangés. Le protocole de monte pour 2007 en France prévoit une analyse sérologique systématique pour les reproducteurs. Certaines organisations, comme France Galop (organisateur de courses hippiques) demandent, de leur propre chef, un dépistage des chevaux de course, selon le principe de précaution. La pression est donc officiellement maintenue dans la race pur-sang pour 2006 et 2007.

Le dernier foyer d’anémie infectieuse équine en France date d’avril 2005 en Eure-et-Loir. Trois chevaux séropositifs avaient alors été abattus au cours des mois de surveillance du périmètre concerné.

• (1) Voir aussi : S. Zientara : « Anémie infectieuse des équidés », Prat. Vét. Equine, 2000, vol. 32, n° 127, p. 67.