Outre-Manche, les veterinary nurses peuvent procéder à des interventions mineures

L’Angleterre fut probablement le premier pays, dans les années soixante, à former des veterinary nurses. De plus en plus qualifiés, ils occupent une place prépondérante dans les cliniques vétérinaires.

Deux cursus existent en Angleterre. La National Vocational Qualification (NVQ) de niveaux 2 et 3 dispense une formation de deux ans. L’étudiant infirmier travaille dans un cabinet vétérinaire (contre rémunération) et assiste au cours un jour par semaine. Il passe le NVQ de niveau 2 à la fin de la première année puis le NVQ de niveau 3 l’année suivante. Pour valider l’examen, l’étudiant doit finir son portofolio de cas. Ce dernier étant particulièrement laborieux, il n’est pas rare que l’apprenti nurse ait besoin de plus de deux ans pour achever sa formation. Le NVQ peut avoir deux orientations : petits animaux ou chevaux. Pour le moment, il n’existe pas d’option consacrée aux animaux de rente.

Une formation universitaire de quatre ans peut même être poursuivie par un doctorat

Depuis six ans maintenant, deux universités anglaises (Middlesex University avec le Royal Veterinary College et Bristol University) proposent une formation universitaire en quatre ans. Il s’agit d’un Bachelor in Science Honour Degree option infirmier vétérinaire (Bsc Hons Degree). La formation alterne cours théoriques et stages pratiques (non remunérés). Si la base des enseignements est la même que pour le NVQ 2 et 3 (les étudiants universitaires doivent passer les mêmes examens et compléter un portofolio de cas), d’autres disciplines telles que la communication, la psychologie du client, la recherche, la législation, etc., sont dispensées. A la fin de la quatrième année, les étudiants infirmiers présentent un mémoire sur un sujet de nursing de leur choix. La filière universitaire offre la possibilité de poursuivre son cursus par une maîtrise et même un doctorat.

Après l’obtention de son diplôme et un minimum de deux ans de travail dans une clinique, l’infirmier vétérinaire a la possibilité de passer un diploma de spécialisation en chirurgie ou en médecine. L’anesthésie, la radiologie, etc., sont alors approfondies. Ceci est considéré comme le plus haut niveau dans la profession. Les infirmiers vétérinaires qualifiés sont enregistrés et soumis aux régulations du Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS), équivalent anglais du Conseil de l’Ordre vétérinaire en France. Parmi les instances représentatives, notons également le British Veterinary Nurse Association (BVNA). Cet organisme s’occupe de l’information, de la protection et de l’évolution de la profession d’infirmière vétérinaire au Royaume-Uni. Il n’a pas le pouvoir légal du RCVS, mais travaille en étroite collaboration avec lui.

Les nurses peuvent procéder aux interventions hors de la cavité abdominale

Les fonctions des infirmiers sont très variées : application des soins, surveillance de l’anesthésie, intervention mineure (c’est-à-dire qu’elle n’entre pas dans la cavité abdominale). En dentisterie, l’infirmier n’a pas le droit d’extraire les dents. Les nurses ont aussi l’opportunité d’organiser des “cliniques” auprès des propriétaires sur des sujets tels que la socialisation des chiots, la gériatrie ou encore la gestion du poids. « Tout ceci renforce les liens entre le client et sa clinique vétérinaire et c’est bien entendu positif au niveau commercial », estime un confrère anglais.

D’un point de vue légal, les nurses étaient jusqu’à présent sous la direction du vétérinaire, qui était responsable de leurs actes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le débat est ouvert quant à savoir si cette décision va ou non étendre les responsabilités des infirmiers. En Angleterre, il n’existe aucune structure vétérinaire sans infirmiers. Leur nombre dépasse d’ailleurs largement celui des praticiens au sein de certaines cliniques.

Aujourd’hui, ils ne sont pas assez nombreux pour répondre à la demande. Plusieurs explications sont à l’origine de ce problème : le coût de la formation des étudiants vétérinaires pour les cliniques, le fait qu’un grand nombre n’achèvent pas le cursus, ainsi que les bas salaires, qui poussent de nombreux infirmiers à s’orienter vers une autre voie.

La rémunération varient énormément d’une clinique à l’autre. Elle s’échelonne de 14 000 £ à 25 000 £ (de 20 300 à 36 250 €) par an pour une infirmier titulaire du diploma. Ceci peut paraître élevé comparativement à la France, mais le coût de la vie est plus élevé outre-Manche.