Le syndrome wobbler regroupe plusieurs lésions différentes - La Semaine Vétérinaire n° 1238 du 23/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1238 du 23/09/2006

Instabilité cervicale caudale chez le chien

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Pablo Rivier*, Jean-François Bardet**

Scanner et imagerie par résonance magnétique complètent les informations sur les déformations vertébrales

Le syndrome wobbler est une maladie neurologique plus fréquemment rencontrée chez les dobermans, les dogues allemands et les chiens de race de grand format. La multiplicité des termes qui le définissent (spondylopathie cervicale, spondylomyélopathie caudale cervicale ou encore instabilité cervicale vertébrale) illustre la méconnaissance de l’affection et de sa pathogénie.

La compression de la moelle épinière à l’origine des signes cliniques peut avoir pour cause une sténose du canal vertébral, une instabilité vertébrale ou, plus communément, être secondaire à une anomalie des tissus mous comme la protrusion d’un disque intervertébral.

Le tableau clinique évolue de la simple incoordination motrice à la tétraparésie

Les symptômes observés reflètent une compression chronique de la moelle épinière cervicale (myélopathie) et/ou de l’origine des nerfs spinaux (radiculopathie). Les déficits sont généralement plus sévères au niveau des membres pelviens, avec divers degrés d’ataxie et de parésie. Une douleur cervicale, provoquée lors de la manipulation, est notée dans 40 % des cas. Le port de tête est généralement bas, avec le cou en flexion. Au départ, les animaux présentent une ataxie modérée des membres pelviens, puis la parésie progresse pendant plusieurs mois sur les membres thoraciques. L’examen neurologique révèle une lésion de type motoneurone central. Une amyotrophie des muscles sous-épineux et sus-épineux est observée. La tétraplégie est rare et souvent précédée de symptômes respiratoires.

Une radiographie des vertèbres cervicales sans préparation est le premier examen à réaliser. Certaines anomalies sont évidentes sur les radiographies sans préparation : sténose du canal vertébral, spondylose deformans, malformation de C7, “tipping” (déplacement dans le canal vertébral du bord cranio-dorsal du corps vertébral). La myélographie permet de déterminer la localisation, la sévérité et la nature de la compression cervicale. La réalisation de vues en traction autorise l’évaluation de la composante dynamique de la lésion, élément primordial dans le choix de la technique chirurgicale. Cependant, la réalisation de vues en flexion et en extension est controversée, car il existe un risque non négligeable d’exacerber la compression médullaire. Idéalement, toutes les myélographies conventionnelles devraient être suivies d’un scanner. Celui-ci permet une excellente visualisation des structures osseuses. Il fournit des précisions importantes sur le degré et la localisation exacte de la compression. L’examen de la moelle épinière est amélioré par l’utilisation de produit de contraste (myéloscanner). Toutefois, l’emploi de ces produits est responsable de complications postopératoires (hypertension intra-cranienne, convulsions). Ces informations améliorent les indications chirurgicales et permettent de donner un pronostic plus précis, en différenciant les atrophies de la moelle épinière des compressions médullaires réversibles.

Lorsqu’elle est disponible, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) assure, quant à elle, une bonne visualisation des tissus mous. Il est également possible de réaliser des vues dynamiques en traction. Le principal inconvénient de l’IRM est son coût, ainsi que la durée importante de l’examen.

Des facteurs génétiques sont suspectés d’être à l’origine de certaines formes du syndrome

Des facteurs nutritionnels sont également avancés, alors qu’un stress traumatique peut constituer un facteur déclenchant ou aggravant les symptômes neurologiques.

L’instabilité cervicale est expliquée par cinq entités : la dégénérescence chronique du disque intervertébral, les malformations osseuses congénitales, le “tipping” vertébral, l’hypertrophie du ligament jaune/malformations de l’arc vertébral et la compression annulaire (hourglass).

La dégénérescence chronique du disque intervertébral (C5-C7) peut être primaire (hernie discale de type Hansen II) ou la conséquence de l’instabilité vertébrale. Le collapsus de l’espace intervertébral en question comprime la moelle et l’anneau fibreux fait protrusion dorsalement. La compression médullaire est généralement dynamique et réduite en flexion et en traction. Les malformations osseuses congénitales sont à l’origine d’un rétrécissement du canal médullaire avec une déformation des facettes articulaires, une malformation des pédicules et/ou de l’arc vertébral. Le “tipping vertébral” se caractérise par le déplacement de la surface craniodorsale du corps vertébral (généralement C6 ou C7) dans le canal médullaire, comprimant la moelle épinière. La lésion compressive lors d’hypertrophie du ligament jaune/malformations du canal vertébral concerne la partie dorsale de la moelle épinière.

Les animaux qui présentent uniquement une anomalie du ligament jaune développent une hypertrophie et/ou une hyperplasie secondaire à une instabilité. La malformation du canal vertébral peut être d’origine génétique et/ou nutritionnelle. La compression médullaire n’est pas seulement liée à la déformation, mais résulte à la fois de la déformation statique et de la compression dynamique. La compression annulaire désigne quant à elle une compression médullaire dorsale, latérale et ventrale.

Chez les jeunes chiens, le diagnostic différentiel inclut la subluxation atlanto-axiale, les kystes arachnoïdes, les kystes synoviaux, la syringohydromyélie, les maladies inflammatoires du système nerveux central et les traumatismes. Chez les adultes, les hernies discales (essentiellement de type II), la myélopathie dégénérative, les tumeurs et les myélopathies ischémiques peuvent mimer les symptômes rencontrés lors de wobbler. Cette affection, qui regroupe des lésions différentes, est difficile à évaluer. Un panel important de méthodes et de choix thérapeutiques est décrit.

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