La prévalence des anellovirus chez les porcs français est élevée

Des anellovirus ont été mis en évidence à des taux de prévalence élevés chez les porcs bretons : 93 % au niveau des cheptels et 73 % au niveau individuel (prélèvements effectués chez trente-trois animaux issus de quinze élevages). Ces virus à ADN simple brin (comme les Parvoviridæ) sont présumés non pathogènes. Toutefois, « le potentiel d’inoculation véhiculé par ces cochons doit être évalué plus avant, car il constitue une menace sanitaire », estime l’équipe de Ploufragan qui les a isolés. Les anellovirus ont été détectés chez les porcs bretons par amplification génique (PCR). Parmi les cinq organes étudiés, le poumon est celui où ils sont le plus fréquemment isolés. Par comparaison de séquences nucléotidiques, il a été établi qu’ils s’apparentent à un isolat en provenance d’un prélèvement de porc japonais et à un autre issu d’un toupaye de Bélanger. Ce petit primate vit notamment en Chine. Souvent présenté dans les zoos européens, il est également utilisé comme animal de laboratoire. En comparant tous les isolats d’anellovirus disponibles en France et au Japon, deux groupes phylogéniques ont pu être distingués, aucun d’eux n’étant particulièrement inféodé à l’un des deux pays en particulier. Certains animaux portent des virus issus de l’un et l’autre groupe, démontrant une grande variabilité individuelle.

Chez l’homme, le TTV (transfusion transmitted virus), qui figure dans le même genre viral, a été isolé pour la première fois chez un malade japonais soumis à une transfusion et semble largement répandu en Europe (au Royaume-Uni notamment). Les médecins responsables des banques de sang s’interrogent encore sur sa pathogénicité, car il est aussi isolé chez des personnes apparemment saines.

• Source : L. Bigarré, V. Beven, C. de Boisséson et coll. : « Pig anelloviruses are highly prevalent in swine herds in France », J. General Virology, 2005, vol. 86 n° 3, pp. 631-635.