L’Association vétérinaire équine française crée une commission génétique

L’Association vétérinaire équine française (Avef) crée une nouvelle commission consacrée à la génétique, sous l’impulsion de notre confrère Stéphane Chaffaux et de Gérard Guérin, membres de l’Inra-Centre de recherches de Jouy, département de génétique animale, laboratoire de génétique biochimique et de cytogénétique. Les travaux de recherche génétique vont dans plusieurs directions, dont la détermination du génome complet de l’espèce (même si celui du cheval ne connaît pas le même état d’avancement que celui d’autres espèces animales).

Aux Etats-Unis, le NHGRI-AHG (National Human Genome Research Institute-Annotation workgroup for the Human Genome), instance du National Institute of Health (NIH) américain, a pris de longue date la décision de financer le séquençage complet du génome équin. Le groupe de travail a ainsi débuté ses recherches en 1995.

Les recherches génétiques pourraient contribuer à enrayer les maladies héréditaires

Dans l’espèce équine, plusieurs applications pourraient en découler : une meilleure connaissance des gènes régissant les couleurs des chevaux (dilution crème, appaloosa, etc.), mais aussi une application en pathologie, qui permettrait de définir les maladies dont l’origine est génétique. Plusieurs affections sont reconnues comme ayant un support héréditaire et leur prévalence n’est pas négligeable : l’ostéochondrose, la rhabdomyolyse, la dermatite estivale, la paralysie périodique hyperkaliémique, etc. Certaines maladies génétiques sont létales chez le cheval : blanc létal récessif (syndrome létal du poulain blanc ovéro), immunodéficience sévère combinée (agammaglobulinémie, fatale chez le pur-sang arabe), épidermolyse bulleuse jonctionnelle, etc. En outre, le caryotype des chevaux révèle parfois des anomalies chromosomiques : jument XY, par exemple. Voilà qui démontre l’importance de la discipline pour l’espèce équine.

Enfin, l’objectif pourrait se poursuivre par l’appréciation des performances sportives ou zootechniques des équidés. Les praticiens ont donc une place à prendre dans ce secteur, à la fois comme interface entre la recherche et les troubles constatés sur le terrain, mais aussi dans le conseil génétique qui peut être proposé aux éleveurs et aux propriétaires de chevaux.