Un tiers des vétérinaires salariés restent en poste moins d’un an, selon les employeurs - La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Les vétérinaires salariés ont la bougeotte. En effet, un tiers d’entre eux restent en poste moins d’un an dans un cabinet ou une clinique vétérinaire et 61 % moins de deux ans, selon les résultats d’un sondage réalisé sur le site Planete-vet auprès de 262 confrères et consœurs employeurs. Ces chiffres s’opposent à ceux d’autres professions libérales, telles que les pharmaciens. En effet, à la question « en moyenne, combien de temps vos collaborateurs restent-ils en poste ? », les trois quarts des pharmaciens titulaires interrogés répondent « plus de trois ans » (28 % « de trois à cinq ans », 18 % de « six à dix ans » et 29 % « plus de dix ans »)(1). L’instabilité dont fait preuve le salariat vétérinaire peut être relié au manque de formation pratique à la sortie de l’école et au souhait de “se faire la main” dans un cabinet avant de s’associer dans une autre structure. En effet, en rurale, les jeunes diplômés choisissent souvent d’exercer d’abord dans une zone riche en élevages bovins allaitants pour apprendre à être autonomes en obstétrique. Puis ils se dirigent vers une structure qui leur convient mieux sur le plan de l’implantation géographique et du type d’activité. « Souvent, les salariés vétérinaires sortent quasiment de l’école lorsque nous les embauchons. Mais généralement, une fois formés, ils ne veulent pas rester, à cause du travail et de l’isolement géographique et culturel », témoignait ainsi récemment une consœur exerçant en Aveyron, qui constatait la pénurie de praticiens ruraux.

La diversité des postes offerts aux jeunes diplômés peut expliquer le fort turn-over

Le turn-over important des salariés viendrait également indirectement de certains praticiens qui, en termes financiers, préfèrent employer un jeune diplômé, payé avec un salaire de débutant. Pour profiter d’une augmentation significative de sa rémunération, le salarié n’a alors pas d’autre choix que de changer de structure ou de s’associer.

L’autre raison possible de cette instabilité réside dans la diversité et le grand nombre de postes accessibles grâce au diplôme de vétérinaire. « Mieux vaut essayer les différentes options avant de s’engager », pourraient dire certains qui préfèrent ainsi alterner les emplois de façon à trouver la clientèle idéale et se fixer.

  • (1) Voir Le Moniteur des pharmacies et des laboratoires, n° 2630 du 27/5/2006.

réactions Internet

J’offre une bonne paye et une structure bien équipée

Les vétérinaires salariés restent longtemps dans ma structure. Premièrement, je les paie bien. Une salariée au bout de deux années d’exercice gagne 4 361 francs suisses bruts par mois (2 800 €), une salariée avec cinq ans d’ancienneté, 6 615 Sfr bruts par mois (4 249 €).

Les deux sont engagées deux jours par semaine. Elles sont satisfaites de travailler dans un complexe bien équipé.

Par exemple, notre structure a acheté l’an passé du matériel d’endoscopie. Une des salariées s’y est mise. L’investissement pour un cabinet où elle travaillerait seule serait trop élevé. Les travaux durant les gardes (en dehors des heures convenues) sont rétribués à 25 % de ce que paie le client. Cela les motive à prendre des gardes et cela ne me coûte que quand elles ont du travail. Une fois par mois, nous réunissons les vétérinaires pour discuter de la gestion du cabinet. Cela aussi motive la participation à l’entreprise.

Alain von Allmen

Un salarié n’a pas toujours son mot à dire

Je ne suis jamais restée plus d’un an dans une même structure, pour plusieurs raisons. Une des premières explications est liée à la rémunération. J’ai occupé un de mes premiers postes en vue d’acquérir une solide expérience, au détriment d’un salaire peu élevé par rapport au travail effectué. J’ai donc accepté cet emploi en connaissance de cause. Je savais que je n’y resterai pas longtemps. De plus, dans certains cas, le fait que le salarié ne puisse pas contribuer à l’amélioration de la structure et n’ait pas son mot à dire quant au choix de la commande de certains médicaments peut le pousser à changer de cabinet.

Véronique Lapiquonne
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