Un plus petit cerveau représente un avantage pour certaines chauves-souris - La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006

Evolution cérébrale

Formation continue

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Alain Zecchini

L’accroissement de la taille du cerveau, chez les espèces animales, est considéré comme un avantage évolutif. Mais il a un coût, celui des dépenses énergétiques nécessaires à son fonctionnement (chez l’homme, le cerveau utilise plus du quart de l’alimentation sanguine du corps). Une réduction du volume cérébral pourrait donc permettre d’économiser de l’énergie, tout en assurant les fonctions de l’organisme. C’est ce qui vient d’être démontré avec des chauves-souris(1). Les chiroptères se partagent en deux types fonctionnels. Les premiers, qui s’alimentent en espace ouvert, comptent sur leur vitesse. Leurs ailes sont étroites, peu manœuvrables, mais le coût énergétique du vol est réduit (type A). Les deuxièmes, qui s’alimentent en espace dense, ont des ailes plus larges et maniables, mais qui demandent davantage d’énergie (type B). La taille de leurs cerveaux a été comparée à celle d’un ancêtre des chauves-souris, défini par modélisation à partir des phylogénies de cet ordre. La surface des ailes est corrélée positivement avec la taille du cerveau. Le cerveau des espèces du type A est plus petit que celui du type B. Les premières ont des exigences sensorielles (mémoire spatiale, capacité auditive) plus réduites que les secondes, ce qui présente l’intérêt de limiter les dépenses énergétiques.

Chez l’homme également, le cerveau s’est réduit au cours de l’évolution

L’évolution de la taille du cerveau peut donc être bidirectionnelle, dans le sens de l’élargissement comme de la réduction. Si l’axiome « gros cerveau = supériorité » est répandu, estiment les auteurs, c’est en référence à l’espèce humaine. De fait, par rapport aux autres primates, l’encéphale humain est nettement plus développé : 1 350 cm3 contre 350 à 400 cm3 chez le chimpanzé et 400 à 500 cm3 chez le gorille. Et l’évolution de l’homme montre que depuis les australopithèques, le volume a triplé. Mais cette règle comporte deux exceptions notables. Comparées à l’homme moderne, deux espèces proches dans le temps avaient un cerveau plus gros : l’Homo sapiens ancien (120 000-12 000 ans) avec 1 650 cm3 et l’homme de Neandertal (120 000-32 000 ans) avec 1 500 à 1 750 cm3. L’exemple des chauves-souris permet de penser que la diminution de la taille du cerveau de l’homme actuel, par rapport à ces deux espèces, pourrait s’expliquer par une spécialisation, ou une meilleure efficacité, dans la recherche notamment alimentaire, peut-être moins gourmande en énergie cérébrale.

  • (1) K. Safi, M. Seid et D. Dechmann : « Bigger is not always better : when brains get smaller », Biology Letters, vol. 1, n° 3, 22/9/2005.

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