La létalité moyenne du virus de l’influenza aviaire H5N1 est de 56 % chez l’homme - La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1234 du 15/07/2006

Grippe aviaire. Etude épidémiologique de l’OMS

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Le relevé épidémiologique hebdomadaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié en ligne le 30 juin(1), expose les résultats de la première analyse des données épidémiologiques sur les cas d’infection humaine par le virus de l’influenza aviaire de sous-type H5N1 hautement pathogène, confirmés en laboratoire et notifiés à l’OMS du début de la flambée, en décembre 2003, jusqu’au 30 avril dernier. Durant cette période, 205 cas d’infection ont été confirmés et 113 décès ont été notifiés à l’OMS par neuf pays (voir tableau). Pendant ce laps de temps, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a rapporté des flambées épizootiques chez les oiseaux domestiques ou sauvages dans une cinquantaine de pays.

50 % des cas de contamination sont dénombrés chez des sujets de moins de vingt ans, 90 % chez ceux de moins de quarante ans. Parmi les enfants touchés, 21 avaient moins de cinq ans et 32 entre cinq et neuf ans. Le fait que la plupart des cas se situent dans la tranche d’âge de dix à vingt-neuf ans pourrait expliquer leur déclaration dans des pays où la population est jeune (par exemple, en Egypte et en Indonésie en 2005, où respectivement 34 et 28 % de la population est âgée de moins de quinze ans). En outre, les comportements liés à l’âge ou au sexe (par exemple, le plumage, l’abattage et la préparation des aliments sont traditionnellement effectués par les jeunes femmes dans les pays touchés, les enfants ne sont pas toujours scolarisés et jouent avec des volailles malades, etc.) augmentent le risque d’exposition prolongée et de contact étroit avec des volailles infectées. Toutefois, aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence entre les hommes et les femmes quant au risque d’infection. La nature incomplète des données relatives à l’exposition rend difficile la déduction de l’existence d’un lien entre l’âge et l’exposition. Des études complémentaires sont nécessaires, soulignent les experts.

Le taux de mortalité atteint 73 % chez les dix à dix-neuf ans

Le taux de létalité général s’établit à 56 %. Il est élevé dans toutes les tranches d’âge et maximal chez les sujets de dix à trente-neuf ans (mais de 73 % chez les dix à dix-neuf ans). Le plus faible taux (18 %) est enregistré chez les plus de cinquante ans. Le profil du taux de létalité selon la tranche d’âge diffère de celui de la grippe saisonnière “traditionnelle”, pour laquelle la mortalité la plus élevée est observée chez les personnes âgées. Le taux le plus élevé de létalité général a été atteint en 2004 (73 %), suivi de celui de 2006 jusqu’à ce jour (63 %) et de celui de 2005 (43 %). Pour toutes les classes d’âge, la durée médiane entre l’apparition de la maladie et l’hospitalisation s’élève à quatre jours (elle n’a pu être calculée que pour 73 % des cas). L’évaluation des taux de mortalité et des intervalles entre l’apparition des symptômes et l’hospitalisation ou le décès laisse penser, selon l’OMS, que les caractéristiques de la maladie ont peu évolué au cours des trois dernières années. Des cas se sont produits tout au long des années étudiées. Néanmoins, pour chacune des trois où des cas humains ont été observés, l’incidence a atteint un pic au cours de la période correspondant à peu près à l’hiver et au printemps de l’hémisphère nord. « Si cette tendance se confirme, nous pourrions nous attendre à une recrudescence des cas à la fin de cette année ou au début 2007 », estiment les experts de l’OMS.

D’autres enquêtes sont nécessaires pour recenser tous les risques d’exposition

L’OMS reconnaît des lacunes dans cette enquête et dans ses résultats en raison du manque de données. En effet, il est possible que certains malades soient morts avant d’avoir été testés ou diagnostiqués, d’autres ont pu présenter des symptômes bénins et ne pas avoir recherché de soins médicaux, les tests ont pu générer des faux positifs et négatifs. En outre, les cas asymptomatiques confirmés rétrospectivement par l’analyse d’échantillons de sérums ont été exclus de l’étude. Selon les auteurs, malgré ses insuffisances, cette analyse peut aider à formuler des hypothèses pour des travaux plus approfondis visant à recenser les risques d’exposition et à mieux identifier les groupes à risque. Pour améliorer le suivi de la situation, l’évaluation du risque et la prise en charge des sujets infectés par le H5N1, il conviendrait d’instaurer un recueil plus standardisé des données épidémiologiques dans les pays et l’échange de ces informations en temps utile, estiment les experts de l’OMS.

  • (1) « Epidémiologie de la grippe aviaire A (H5N1) chez l’homme : cas confirmés par l’OMS », Relevé épidémiologique hebdomadaire (REH), 30/6/2006, vol. 81, n° 26 pp. 249–260.

  • Disponible sur www.who.int/csr/don/2006_06_30/fr/index.html

  • Source : OMS, 30/6/2006.

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