Merial propose l’éprinomectine pour améliorer les performances des cheptels laitiers - La Semaine Vétérinaire n° 1232 du 30/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1232 du 30/06/2006

Pharmacie. Lorsque le risque parasitaire est élevé

Actualité

Auteur(s) : Éric Vandaële

Le retour sur investissement, de 1 kg de lait/vache/j en moyenne, est corrélé à l’infestation parasitaire.

Le traitement antiparasitaire des bovins adultes, des vaches surtout, n’est pas superflu. Il peut être économiquement rentable dans certaines exploitations à risque. » Tel est le message essentiel que Merial a diffusé au cours d’un symposium satellite en marge du congrès des GTV, le 18 mai dernier.

Les traitements antiparasitaires des jeunes sont devenus systématiques et leurs intérêts ne sont plus à démontrer. Mais cela n’est pas le cas chez les adultes, où l’immunité a souvent été considérée comme une protection suffisante aux effets des nématodes. A travers ce symposium, organisé sous la forme d’une émission filmée de télévision, le message technique est clair : il peut parfois être économiquement rentable de traiter les adultes pour lutter contre les effets subcliniques du parasitisme. La démonstration est apportée par quatre ans d’études récentes.

La première étape de la démonstration consiste à constater les infestations parasitaires des adultes en production. Neuf vaches sur dix hébergent des strongles, et une sur cinq en grande quantité. Il s’agit alors en majorité des larves d’Ostertagia ostertagi, principalement sous une forme enkystée. La deuxième étape, peut-être la plus importante, consiste à mesurer l’impact de l’infestation parasitaire sur les performances de l’exploitation, la production laitière. Les preuves sont alors apportées par des études “terrain” réalisées à grande échelle sur plusieurs centaines d’exploitations (2 700 au total en France et en Belgique). L’infestation parasitaire est évaluée par un test Elisa qui mesure, dans le lait de tank, la quantité d’anticorps anti-Ostertagia sous la forme d’une densité optique (DO). Plus celle-ci est élevée, plus l’infestation du troupeau est importante.

La corrélation négative entre l’infestation parasitaire (ou la densité optique) est alors évidente. Les élevages les moins infestés (avec une DO basse) ont une production laitière supérieure d’environ 0,9 à 1,2 kg de lait par vache et par jour par rapport aux élevages les plus infestés. Cet écart est confirmé dans plusieurs études récentes menées en Belgique et en France.

La troisième étape consiste alors à mesurer les bénéfices d’un traitement antiparasitaire, en l’occurrence avec le pour-on d’éprinomectine (Eprinex®) sur la production laitière (voir graphique). Plus d’une centaine de cheptels laitiers sont appariés d’après leur niveau de production et leur infestation parasitaire (DO du lait de tank) mesurée durant l’été 2004. Pour chaque paire, un élevage est traité par l’endectocide en octobre 2004, le second par le seul excipient du pour-on (placebo). Les traitements sont randomisés.

Le bénéfice escompté est de l’ordre de 1 kg de lait par vache et par jour

Les résultats de la production laitière sur les quatre mois suivants montrent un effet positif du traitement antiparasitaire. Il est d’autant plus marqué – jusqu’à 4 kg de lait supplémentaire par vache et par jour – que l’infestation est importante (DO élevée). Pour les élevages faiblement ou modérément parasités, le gain moyen est respectivement de 0,5 à 1 kg de lait supplémentaire par vache et par jour par rapport aux cheptels non traités pendant la même période. En moyenne, le gain de production estimé s’élève de 0,9 kg de lait par vache et par jour en novembre 2004 jusqu’à 1,4 kg de lait en février 2005. En quatre mois, pour un cheptel moyen de cinquante vaches en lactation, le gain moyen est de 7 200 kg de lait.

L’effet du traitement administré à l’automne peut aussi être mesuré sur l’infestation parasitaire durant tout l’hiver et jusqu’à la mise à l’herbe suivante.

Il est nécessaire d’identifier les facteurs de risque parasitaire

En pratique, Merial ne recommande pas de traiter systématiquement tous les cheptels, mais seulement ceux pour lesquels le retour sur investissement sera positif. Pour cela, il est nécessaire d’évaluer l’infestation parasitaire ou les facteurs de risque parasitaire, ainsi que les autres facteurs qui limitent la production laitière. Si l’exploitation présente de graves défauts dans l’alimentation, une conduite d’élevage avec un état sanitaire médiocre et une forte infestation parasitaire, l’éprinomectine améliorera incontestablement le statut parasitaire. Mais d’autres critères restent aussi à maîtriser pour augmenter réellement la rentabilité de l’exploitation.

Mais dans une exploitation correctement conduite, plusieurs facteurs de risque parasitaire peuvent alors justifier un traitement des vaches, selon Jean-Jacques Pravieux, vétérinaire responsable technique de Merial : le libre accès à la pâture, une mise à l’herbe précoce, l’absence de coupe avant le pâturage, le partage de la pâture avec des bovins allaitants et l’absence de prévention chez les primipares et les vaches. Le cumul de chacun de ces éléments conduit à augmenter le risque parasitaire.

Le cas particulier des troupeaux qui n’ont pas accès à de véritables pâtures, mais à des aires de promenade peu herbeuses ou à des parcours extérieurs sans herbe ne doit pas conduire à exclure toute infestation parasitaire. Ces aires de promenade, même peu herbeuses, représentent un risque parasitaire similaire à celui des pâtures. Le retour sur investissement attendu est toujours d’autant plus élevé que le risque parasitaire est grand.

Enfin, à l’inverse, dans les exploitations laitières les plus performantes, une faible infestation parasitaire est susceptible d’affecter légèrement la production laitière, alors que cela n’aurait pas été le cas dans une exploitation moyenne. Les études montrent alors un intérêt économique à traiter des animaux “performants” même faiblement parasités.

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