Plus de neuf confrères sur dix doutent de la réforme de l’enseignement vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1231 du 24/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1231 du 24/06/2006

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Carole Ballin

La formation des vétérinaires a changé. Le cursus d’enseignement est passé de la version 1 + 5 à 2 + 4 à la rentrée 2005. Les deux premières années, consacrées à la formation de biologie générale, sont communes aux agronomes et aux futurs confrères. Les quatre autres se déroulent dans une école vétérinaire. Dès le début de la réforme, engagée et pilotée depuis février 2003 par la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), de nombreuses craintes ont été exprimées par les enseignants et les praticiens français sur l’organisation de ce cursus et notamment sur sa compatibilité avec les directives de l’Union européenne. En effet, depuis une directive du Conseil des communautés européennes de 1978(1), « la formation vétérinaire comprend au total au moins cinq années ». Dans une lettre ouverte datée d’avril 2006, les enseignants des écoles vétérinaires exprimaient à Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, leur souhait que la déficience de ce nouveau cursus soit corrigée au plus vite. Ils pointent du doigt le rapport provisoire d’évaluation de l’école vétérinaire de Lyon par l’organisme mis en place par l’Union européenne, l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV), qui souligne effectivement la non-eurocompatibilité.

Les confrères n’accueillent pas cette réforme avec enthousiasme

Les étudiants concernés pensent que les investigateurs de la réforme ne se sont guère souciés d’eux. L’une d’eux déclare : « Le programme est trop lourd, voire infaisable en quatre ans. De plus, l’enseignement pratique, pourtant indispensable, est diminué. A l’heure actuelle, les étudiants sont plus qu’inquiets face à cette réforme qui semble ne pas avoir été réfléchie et qui se préoccupe plus du budget de l’Etat que de la qualité de la formation vétérinaire. » Leur sentiment est partagé par un confrère qui qualifie la réforme « d’aberration » et souligne que les étudiants formés avec le nouveau cursus « sortiront bien mal préparés pour affronter l’exercice libéral ». La formation commune est dispensée sur trois ans et la dernière année est consacrée à l’enseignement spécialisé (animaux de production, de compagnie, équidés, santé publique vétérinaire, recherche, industrie). Certains pensent que la profession se tourne ainsi inexorablement vers une spécialisation et regrettent déjà la formation de « polypraticien ».

« Mieux formés dans des temps plus courts, comment ? », s’interroge un confrère. Un autre regrette enfin que la profession ne se rende pas bien compte que ses écoles participent grandement à son image de marque.

  • (1) Directive 1978/1027/CEE parue au Journal officiel de l’Union européenne du 23/12/1978.

  • Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1228 du 3/6/2006, pp. 42-45.

réactions Internet

Le mal-être est croissant

Cette réforme a été réalisée sans aucune réflexion et sans réelle concertation. L’exemple le plus flagrant est que personne n’avait pensé, jusque-là, aux équivalences européennes du diplôme.

Une année a donc été ajoutée en cours de route. Et que dire de l’attitude du responsable de cette réforme (remplacé depuis) qui n’avait pas daigné écouter ni répondre aux questions et inquiétudes des professeurs et des représentants étudiants lors de sa visite à Lyon ? Ceci n’est que la partie visible de l’iceberg et, dans ces conditions, le mal-être croissant des étudiants semble parfaitement compréhensible et loin d’être résolu.

Floriane Combre

L’intérêt de la polyvalence

La formation vétérinaire ne prépare pas à l’exercice ou au monde du travail en général. Pourquoi favoriser les filières dès l’école ?

Je reste convaincu de l’intérêt d’une formation de type polypraticien/omnispécialiste, car l’adaptabilité et la polyvalence de notre formation peuvent compenser une médiocre valorisation économique de nos activités (surtout spécialisées).

Philippe Canivet

Plus d’exigences et moins de temps

Mes interrogations concernent principalement la réduction du temps des études. En effet, les connaissances doivent être de plus en plus pointues et spécialisées. Que ce soit en canine ou en rurale, la clientèle est exigente sur la qualité des soins prodigués. Par exemple, l’éleveur attend du vétérinaire qu’il concilie l’amélioration des performances de l’élevage et les impératifs économiques.

En cinq ans, il était déjà difficile d’envisager tout cela…

La réduction du temps des études va-t-elle entraîner une spécialisation plus précoce des étudiants ? Comment tout découvrir et appréhender en si peu de temps ?

Valérie Fischer
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