Quel regard portez-vous sur vos confrères européens, d’après votre expérience ? - La Semaine Vétérinaire n° 1230 du 17/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1230 du 17/06/2006

Entre nous

FORUM

Tout acte non généraliste est référé outre-Manche

Pascal Sulzer, praticien à Londres (Angleterre).

J’exerce en tant que consultant indépendant dans une clinique de Londres. En Grande-Bretagne, les structures, même de petite taille, emploient beaucoup de personnel (quatre auxiliaires et une réceptionniste pour un vétérinaire). Celle où je pratique appartient à quatre praticiens, mais aucun d’entre eux n’y consulte. Une head nurse (infirmière en chef) gère le personnel. C’est elle qui sélectionne les auxiliaires et les salariés vétérinaires lors des entretiens d’embauche.

Elle peut également décider seule de garder ou de licencier quelqu’un (y compris les vétérinaires). L’abord des confrères est particulièrement anglo-saxon. Dans le cadre du travail, le sérieux est de rigueur. En raison des risques d’actions en procédures et sous l’influence des compagnies d’assurances, tout acte non généraliste est référé à un confrère spécialiste, y compris ceux qui sont couramment réalisés par tout vétérinaire français (ulcères cornéens ou rupture de ligament croisé, par exemple). En outre, l’intubation et le relais gazeux sont de rigueur, même pour les castrations de chat. Par ailleurs, toute clinique vétérinaire est dans l’obligation d’assurer ses urgences. Aussi, nombre d’entre elles “s’abonnent” à un centre d’urgence, ce qui est le cas dans la structure où j’exerce, pour une souscription qui varie de 200 à 400 £ par mois (entre 291 et 582 €).

Nos confrères britanniques sont larges d’esprit. La clinique dans laquelle je travaille emploie du personnel de diverses communautés. Personne n’y prête attention, ce qui est enrichissant pour chacun d’entre nous. Quant aux Français, ils sont souvent considérés avec méfiance, mais ce sentiment est rapidement dépassé. Perfide Albion…

Les confrères allemands se sentent trop peu estimés par les Français

Barbara Loskant-Kessler, praticienne à Krefeld (Allemagne).

J’ai débuté mes études en Belgique, à Namur, puis je suis venue en France où j’ai effectué mes 3e et 4e années à l’école de Toulouse. En ce qui concerne la théorie, à mon avis, il s’agit plus d’une question de personne que de nationalité. Qu’ils soient belges, allemands ou français, les individus perfectionnistes peuvent pousser leurs connaissances particulièrement loin, alors que d’autres se contentent de peu. Il en est de même pour la technicité. Si quelqu’un souhaite réaliser des actes délicats, il y a toujours matière à apprendre, quel que soit le pays dans lequel il se trouve. Toutefois, pour ceux qui veulent parfaire leurs connaissances et en ce qui concerne la formation permanente, la Belgique me semble peut-être un peu en retard par rapport à la France et à l’Allemagne.

Le regard des praticiens allemands est toujours positif vis-à-vis de leurs homologues français. En revanche, ils estiment que l’inverse n’est pas vrai. Les Français sont considérés comme sympathiques, mais sans plus. Ces derniers expriment du respect vis-à-vis de leurs confrères allemands, mais pas ou peu d’amitié. Mais cela n’est qu’une généralité, bien entendu. Cependant, les vétérinaires allemands se sentent moins estimés et ont toujours le sentiment de ne pas être aussi capables que les Français. Je pense que cette attitude est loin d’être raisonnable, car le niveau est sensiblement le même.

Tout dépend du pays d’exercice

Pierre-Emmanuel Radigue, praticien à Lunéville (Meurthe-et-Moselle).

J’ai l’opportunité d’expliquer les méthodes de travail des praticiens français à nos homologues européens lors de conférences, grâce à une collaboration active avec la société NBVC (Nutrition Biochimie Vétérinaire Consultant).

Je suis parvenu à tisser des liens avec de nombreuses universités vétérinaires européennes, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble de la place du vétérinaire rural en Europe.

Le niveau technique de nos confrères est variable et dépend de la conjoncture économique du pays où ils exercent.

Différents groupes se dessinent toutefois. Ainsi, en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Autriche, les modèles d’apprentissage sont assez similaires à ceux mis en place en France. La pathologie et la thérapeutique individuelles y sont principalement enseignées, alors que la médecine collective l’est assez peu.

Les conseils en élevage sont rares et les vétérinaires effectuent de nombreux actes infirmiers. A l’inverse, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Espagne et au Portugal, la tendance s’oriente de plus en plus vers une médecine collective du troupeau.

En Angleterre par exemple, il n’existe quasiment plus de petits élevages et les praticiens sont regroupés au sein d’importantes structures où la spécialisation est particulièrement forte. Il en est de même aux Pays-Bas, où la formation continue est obligatoire et où les compétences sont régulièrement réévaluées. Quant aux pays de l’ancien bloc de l’Est (Pologne, Tchéquie), où l’héritage du communisme se fait toujours sentir, les vétérinaires interviennent très peu en rurale, excepté dans le cadre des urgences.

En revanche, l’Etat les sollicite pour la réalisation de missions dans les secteurs de l’hygiène et de la qualité alimentaire.

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