La campagne « Ne ramenez pas la rage parmi vos souvenirs » est reconduite

Zoonose majeure, la rage est encore responsable de la mort de 50 000 personnes par an dans le monde, et aucune évolution favorable n’est actuellement à attendre. Ces points ont notamment été évoqués lors de la conférence animée par notre confrère Hervé Bouhry à destination du grand public, le 13 juin. Sur le thème « la rage, la réalité d’une maladie infectieuse encore mal maîtrisée », il a présenté l’actualité liée à cette affection sur le territoire français. Les cas d’importation frauduleuse d’animaux non vaccinés et atteints de rage sont toujours à redouter. En outre, il existe un risque de transmission via le contact avec des chauve-souris, même s’il est plus limité. Celles-ci constituent en effet des “réservoirs” autochtones en Europe et en France. Le virus en cause chez ces chiroptères diffère de celui du chien ou du renard, mais il est également transmissible à l’homme, chez qui il peut déclencher la maladie. Le 17 mai dernier, l’Institut Pasteur de Paris a d’ailleurs confirmé la présence de la rage chez une chauve-souris ayant mordu un enfant qui l’avait manipulée, sur la commune d’Ourches-sur-Meuse (Meuse).

La campagne de sensibilisation est victime de restrictions budgétaires

A l’approche des vacances, le ministère de l’Agriculture met donc en garde les voyageurs qui se rendent hors de l’Union, particulièrement dans les pays où la rage n’est pas maîtrisée. Des affiches, identiques à celles utilisées lors de la campagne 2005, seront apposées dans les lieux stratégiques fréquentés par les touristes (aéroports de Paris, embarcadère de Marseille, gare de bus au départ de la capitale), délivrant un message clair : « Ne ramenez pas la rage parmi vos souvenirs de vacances. » En outre, des informations pourraient être diffusées sur les ondes d’Autoroute FM pendant la période estivale. Cette campagne est destinée aux propriétaires qui voyagent avec leurs animaux de compagnie, mais également à tous ceux qui se rendent dans des pays au statut incertain vis-à-vis de la rage et qui sont tentés, une fois sur place, d’entrer en contact avec un animal inconnu ou de le ramener avec eux. Victime d’un budget restreint, elle est toutefois beaucoup plus ciblée que celle de l’an passé. Ainsi, la distribution de brochures dans les cliniques vétérinaires n’est pas renouvelée. Par ailleurs, le coordinateur rappelle que les mesures sanitaires dans les pays tiers non indemnes de rage sont dérisoires. « Dans ceux du Maghreb, par exemple, fort peu d’informations sont diffusées par les autorités sanitaires locales. Une coopération plus étroite avec ces pays devrait être engagée. »