Comment investir dans le cadre de la gestion collective ? - La Semaine Vétérinaire n° 1230 du 17/06/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1230 du 17/06/2006

Portefeuille boursier

Gestion

QUESTIONS/RÉPONSES

Auteur(s) : Yves Rougeaux

La gestion individuelle d’un portefeuille implique compétence, disponibilité et fibre boursière. Sans ces qualités, mieux vaut confier ses intérêts à un professionnel.

1 QUEL EST LE BUT RECHERCHÉ ?

Des éléments aussi divers que l’âge, l’état de santé, la situation familiale, professionnelle et patrimoniale (endettement, biens composant le patrimoine, etc.), les objectifs (acquisition d’une résidence principale, réduction d’impôts, préparation de la retraite, de la succession, création ou développement d’un patrimoine, etc.), les goûts personnels, donnent l’état des lieux. Celui-ci permet de déterminer si un investissement en bourse est possible et, si oui, pour quelle portion du patrimoine et dans quelles conditions. Cette mise au point permet également de dégager les motivations essentielles (recherche de sécurité, de rendement ou encore de plus-value en capital). Rien de tel, alors, que la réalisation d’un bon bilan patrimonial. Il peut être établi par un conseil en investissement financier (CIF), membre d’une association professionnelle agréée par l’Autorité des marchés financiers, titulaire de la compétence juridique appropriée et des cartes professionnelles.

2 L’INVESTISSEUR A-T-IL UNE CONTRAINTE DE LIQUIDITÉS ?

Etant donné que l’investissement en bourse ne peut s’envisager que sur le long terme, il convient de ne placer en actions que les sommes qui peuvent être immobilisées pendant plusieurs années (au moins cinq ans).

Conserver un poste “liquidités” (par définition non investi en bourse) suffisamment important et rapidement mobilisable (livret A, Codevi, compte bancaire rémunéré, etc.) permet de parer aux besoins courants, aux projets prévisibles (vacances, impôts, loyer ou encore achat d’une voiture) ou à un “coup dur”. En effet, il convient de ne pas se retrouver dans l’obligation de vendre ses actions à perte pour financer un imprévu.

3 QUEL EST LE NIVEAU D’AVERSION AU RISQUE ?

L’aversion au risque consiste à définir le montant que l’investisseur est prêt à perdre sur une période, donc quelle part d’actions son portefeuille peut détenir. Il s’agit là d’un point crucial. Par exemple, est-il prêt à perdre 20 % dans l’année qui suit son investissement s’il n’a pas de chance ? Car, avec la bourse, il est possible de gagner beaucoup, mais il faut prendre le risque de perdre. D’où la nécessité d’investir sur un horizon long, afin d’avoir le temps de récupérer les pertes éventuelles, et de garder à l’esprit que, malheureusement, il n’existe ni martingale ni produit miracle.

4 LA DISPONIBILITÉ ET LA COMPÉTENCE REQUISES POUR GÉRER SOI-MÊME SON PORTEFEUILLE BOURSIER SONT-ELLES SUFFISANTES ?

Il est indispensable, pour gérer soi-même son portefeuille, de bien connaître les mécanismes de la bourse et de se livrer à un travail quotidien (analyse fondamentale des sociétés, analyse graphique, étude des marchés, des nouvelles économiques et géopolitiques, etc.) permettant de suivre ses investissements, de procéder aux arbitrages indispensables et de trouver de nouvelles idées. Par ailleurs, il faut être conscient que le marché peut subir des excès, dans un sens ou dans l’autre, ce qui peut conduire à commettre de graves erreurs (acheter au plus haut ou vendre au plus bas). Le flair et l’expérience comptent alors pour beaucoup.

Toutefois, l’investisseur peut opter pour la gestion collective. Elle permet de bénéficier de l’expérience et de la compétence de professionnels tout en étant moins exigeante et risquée qu’une gestion strictement personnelle. Néanmoins, il reste à prendre certaines décisions susceptibles d’impacter positivement ou négativement cette gestion.

5 EN QUOI CONSISTE LA GESTION COLLECTIVE ?

Elle est le fait de particuliers qui investissent en commun plutôt qu’isolément. Ils placent leur capital dans des fonds d’investissement ou des organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM), tels les sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) et les fonds communs de placement (FCP). Aujourd’hui, il n’existe plus de différences significatives entre ces deux produits en dehors de l’aspect juridique. Acheter une action (pour les Sicav) ou une part (pour les FCP) permet d’acquérir une partie d’un fonds composé de valeurs mobilières (actions, obligations, monétaire, etc.), donc d’investir sur un nombre conséquent de titres en même temps.

6 A QUI CONFIER LA GESTION DE SON PORTEFEUILLE ?

Il est possible de l’assurer soi-même. Il faut alors diversifier et ventiler le portefeuille sur plusieurs classes d’actifs (actions, obligations, etc.), l’ouvrir largement sur l’international (en tenant compte cependant des “effets devises” qui peuvent être négatifs), le surveiller régulièrement, prendre ses bénéfices après une forte hausse, céder (même à perte) une Sicav investie sur un marché ou un secteur qui donne des signes clairement négatifs, modifier l’exposition aux actions selon le climat boursier et conserver des liquidités pour saisir les occasions qui peuvent se présenter. La gestion d’un portefeuille n’est donc pas une chose simple. Face à cette tâche ardue, ceux qui n’ont pas ou ont peu d’expérience et de culture financière et économique et/ou n’ont ni le temps ni la fibre boursière les incitant à suivre en permanence la conjoncture économique, les événements politiques, géopolitiques, climatiques, etc., ont donc tout intérêt à confier la gestion de leurs intérêts à un professionnel dans le cadre d’une gestion collective.

Ce dernier s’occupe intégralement de la gestion du portefeuille en déterminant, sur la base du profil de risque retenu (défensif, prudent, équilibré ou dynamique), l’allocation d’actifs qui convient, en opérant une sélection de Sicav et de FCP, et en procédant aux arbitrages opportuns (vente d’une Sicav pour l’achat d’une autre). Il convient de choisir un ou des gérants qui sont en mesure d’offrir une gestion susceptible de s’ouvrir à l’ensemble des places mondiales, complètement libérée de la contrainte d’un indice de référence et multigestionnaire. A cet égard, il devra pouvoir effectuer une véritable sélection puisée dans un large choix de fonds (gérés par des établissements concurrents) lui permettant de se positionner pour chaque zone géographique, chaque secteur, chaque thème, sur une Sicav présentant un excellent couple risque/rentabilité par rapport à la moyenne de sa catégorie et ayant démontré, dans le passé, sa capacité à produire régulièrement de la performance.

Cela lui permettra également de se positionner sur des OPCVM aux styles de gestion différenciés et complémentaires.

Il faut opter pour un gérant qui cherche à atténuer les baisses de marché tout en captant au maximum leur hausse. Sa gestion devra donc être particulièrement réactive et flexible (exposition variable aux actions afin de se protéger des mouvements éventuels de baisse).

7 COMMENT INTÉGRER CETTE GESTION DANS LE CADRE D’UNE ENVELOPPE FISCALE ATTRAYANTE ?

Pour éviter la taxation sur les plus-values réalisées (les prélèvements sociaux restent dus) tout en gardant une grande liberté de gestion, il est préférable d’inclure le portefeuille dans une enveloppe PEA (plan d’épargne en actions), contrat de capitalisation ou assurance-vie.

Bien entendu, l’exonération de la taxation sur les plus-values n’est acquise que dans la mesure où l’investisseur s’engage à respecter certaines conditions.

La préférence va à l’assurance-vie, car elle permet, en outre, de transmettre la valeur du contrat aux bénéficiaires désignés en exonération de droits de succession (dans certaines limites depuis 1998). De plus, certains contrats multisupports donnent accès à un large choix d’excellentes Sicav (gamme nettement plus restreinte dans le cadre du PEA).

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