Les experts préconisent une gestion sur mesure de la fasciolose dans les troupeaux

L’action de sensibilisation des praticiens à la grande douve se poursuit. En effet, le parasite est bien présent dans les élevages bovins. Pour le prouver, le laboratoire Novartis a lancé en 2004 une enquête nationale randomisée chez les vaches laitières et allaitantes, via son Observatoire de la grande douve (OGD). Elle montre que neuf troupeaux sur dix sont ou ont été infestés par Fasciola hepatica⁽¹⁾.

Quelle démarche adopter pour maîtriser la parasitose dans une exploitation ?

Les experts de l’OGD⁽²⁾, à travers la présentation de cas cliniques, ont encouragé « une gestion sur mesure », lors d’une conférence de presse, en marge des journées nationales des Groupements techniques vétérinaires (GTV), le 18 mai dernier.

La sérologie et la coproscopie sont des outils incontournables. Une analyse de risque parasitaire dans l’élevage est également indispensable. En effet, dans une exploitation atteinte de fasciolose, tous les animaux peuvent ne pas être soumis aux mêmes risques d’infestation. Il est ainsi nécessaire, après la mise en évidence du danger “F. hepatica”, de préciser de nouveau, lot par lot, l’existence ou non d’une contamination par le parasite.

L'opération consiste à reconnaître toutes les zones humides de l’exploitation susceptibles de permettre le développement de limnées tronquées, l’hôte intermédiaire du parasite. Savoir quand les animaux ont eu l’occasion de séjourner à proximité et donc de se contaminer est une autre étape de l’analyse. L’objectif est de soumettre à l’éleveur un processus rationnel de traitement associé à la mise en place de mesures agronomiques adaptées. In fine, une démarche d’assurance qualité pourrait même être proposée. Elle implique la définition des points critiques et le contrôle de l’efficacité des mesures mises en place.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1194 du 17/9/2005 en pages 46-50.

• (2) Les membres de l’OGD sont Alain Chauvin, professeur à l’école vétérinaire de Nantes, Philippe Dorchies, professeur à l’école de Toulouse, Jean-Pierre Alzieu, praticien à Pamiers (Ariège), Gérard Bosquet, praticien à Auvilliers-les-Forges (Ardennes) et, depuis peu, Philippe Camuset, praticien à Yvetot (Seine-Maritime).